Je ressemblerai à ce que vous avez été
“I’ll look like you’ve been”
Opening Saturday, February 16 at 3pm until March 31, 2019
Curator : Eric Degoutte
The imposing dimensions of the Great Hall are an opportunity for Gregory Chatonsky to consider new scenographic conditions for a major project entitled “The Dream Machine”. Hecreates an immersive environment that assimilates the Great Hall to a data center.
Storage racks, cables and racks rebuild the design of this type of infrastructure dedicated to organizing, processing and storing a large amount of data.
An artificial intelligence program designed by Gregory Chatonsky is learning to generate dreams from a database of 20,000 dream testimonies collected at the University of California by Adam Schneider and G. William Domhoff. These stories are then read and associated with images produced by an artificial neural network based on selected keywords.
The images from these learning operations are displayed on the walls of the Great Hall, which has been transformed into a darkroom. They show forms hybridising distinct categories that produce a realism of metamorphosis: the living and the architecture, the insect and the plant, the earth and the technology…
Through this hypnotic installation, Gregory Chatonsky is part of a cultural heritage that, from ancient divination to the psychoanalytical interpretation of dreams, from surrealism to Dadaism and concrete poetry, explores the potential for meaning generated by random, mechanical and statistical collages. The darkness in which the visitor is immersed favours immersion and mental projections for everyone: the fear of forgetting one’s dreams when waking up, the attempt to reconstruct them, to tell them to oneself by producing a chronological account based on incomplete sequences, each of us has experienced them.
Like the scenario of an anticipatory film, this system also highlights the security, centralizing and private abuses linked to the acquisition and storage of personal data. “What happens when a civilization like ours becomes hypermnesic and tries, by all means, to memorize the important as well as the negligible? “, writes Gregory Chatonsky.
Je ressemblerai à ce que vous avez été
Vernissage samedi 16 février à 15h jusqu’au 31 mars 2019
Commissariat : Eric Degoutte
Les dimensions imposantes de la Grande halle sont l’occasion pour Grégory Chatonsky d’envisager de nouvelles conditions scénographiques d’un projet d’envergure intitulé The Dream Machine. Il crée un environnement immersif qui assimile la Grande halle à un centre de données ou data center.
Baies de stockage, câbles et racks reconstruisent le design de ce type d’infrastructures consacrées à l’organisation, au traitement et au stockage d’une grande quantité de données.
Un programme d’intelligence artificielle imaginé par Grégory Chatonsky apprend à générer des rêves à partir d’une base de données de 20000 témoignages de rêves recueillis à l’Université de Californie par Adam Schneider et G.William Domhoff. Ces récits sont ensuite lus et associés à des images produites par un réseau de neurones artificiels d’après des mots clés choisis.
Les images issues de ces opérations d’apprentissage défilent sur les murs de la Grande halle transformée en chambre noire. Elles montrent des formes hybridant des catégories distinctes qui produisent un réalisme de la métamorphose : le vivant et l’architecture, l’insecte et la plante la terre et la technique…
À travers cette installation hypnotique, Grégory Chatonsky s’inscrit dans un héritage culturel qui, de la divination antique à l’interprétation psychanalytique des rêves, du surréalisme au dadaïsme et à la poésie concrète, explore le potentiel de sens généré par les collages aléatoires, mécaniques, statistiques. La pénombre dans laquelle le visiteur est plongé favorise l’immersion et les projections mentales de chacun : la crainte d’oublier ses rêves au réveil, la tentative de les reconstruire, de se les raconter en produisant un récit chronologique à partir de séquences incomplètes, chacun d’entre nous en a fait l’expérience.
Comme le scénario d’un film d’anticipation, ce dispositif pointe également les dérives sécuritaires, centralisatrices et privatives liées à l’acquisition et à la conservation de données personnelles. “Qu’arrive-t-il quand une civilisation comme la nôtre devient hypermnésique et cherche, par tous les moyens, à mémoriser l’important comme le négligeable ?” , écrit Grégory Chatonsky.
À travers cette machinerie semble aussi se dessiner une fiction anticipatrice de scénarios liés à l’enregistrement constant de nos existences par les objets connectés qui infiltrent notre quotidien. Les notions de mémoire, de trace, de scénario poursuivent ici les thématiques abordées avec le cycle d’expositions Script, scraps and tracks initié depuis octobre 2018, qui se prolongera jusqu’à l’été 2019.