La ville qui n’existait pas 2: La voix du possible (1974-1986)

Philippe Bréard

Philippe Bréard

Philippe Bréard

Si le XIXè siècle a vu l’émergence d’un nouveau réalisme par l’invention de la photographie, industrialisant l’empreinte de la lumière sur une surface sensible, notre époque est témoin de l’apparition de nouvelles images générées par des intelligences artificielles. Celles-ci ressemblent à des photographies, mais ne sont plus des indices d’une réalité. Apprenant de toutes les archives passées, elles sont des mémoires de mémoires.

Avec cette installation au Musée d’Art Moderne du Havre, Grégory Chatonsky met en scène le dialogue entre ces deux époques de l’image. Sur des écrans LED défilent des images fragmentées issues du fond d’archives de la ville du Havre (Nutrisco) qui ont servi à l’apprentissage de la machine. Sur un autre écran s‘affichent les images d’un Havre imaginaire et contrefactuel généré par une machine. Ce sont les 25 000 images uniques distribuées l’année dernière comme des cartes postales pendant Un Été Au Havre. La voix de l’artiste, clonée par un ordinateur, décrit plus ou moins adroitement ces photographies étranges grâce à une IA qui les étudie, dessinant ainsi les contours d’une auto-analyse pourtant dépourvue de subjectivité.

Au fil du temps, “La ville qui n’existait pas” constitue sa propre mémoire et s’autointerprète créant une autre temporalité.


If the 19th century saw the emergence of a new realism with the invention of photography, industrializing the imprint of light on a sensitive surface, our era is witnessing the appearance of new images generated by Artificial Intelligences. These look like photographs, but are no longer clues to reality. Learning from all past archives, they are memories of memories.

With this installation at the Musée d’Art Moderne du Havre, Grégory Chatonsky stages a dialogue between these two eras of the image. On LED screens, fragmented images from the archives of the city of Le Havre (Nutrisco), which were used to train the machine, scroll past. Another screen displays images of an imaginary, counterfactual Havre generated by a machine. These are the 25,000 unique images distributed last year like postcards during Un Été Au Havre. The artist’s voice, cloned by a computer, more or less deftly describes these strange photographs to an AI that studies them, thus outlining a self-analysis devoid of subjectivity.

Over time, “La ville qui n’existait pas” builds up its own memory and self-interprets, creating another temporality.


Dans l’exposition Photographier en Normandie (1840-1890)
As part of the exhibition Photographing in Normandy (1840-1890)

Dans le cadre d’Un été au Havre. Directeur artistique: Gaël Charbau
Remerciements : François Belsoeur, Géraldine Lefebvre, Laurène Marin, Louise Riou, Valentin Labatut, Atelier Puzzle et toute l’équipe du GIP