Memories Center : The Dreaming Machine

Composants matériels :
Rack de serveur partiellement intégré dans la pierre
Disque dur vibratoire
Dispositif lumineux (signalant l’activité computationnelle)
Minéraux

Système informatique :
Logiciel de génération de texte : Chaînes de Markov (code développé en 2013-2014)
Base de données source : DreamBank – 20 000 rêves compilés par Adam Schneider et G. William Domhoff (Université de Californie)
Processus génératif : Système sans mémoire produisant de nouvelles séquences oniriques par probabilités de liaisons entre fragments textuels
Extraction de mots-clés : Sélection automatique basée sur la longueur des chaînes de caractères (nombre de caractères minimum)
Recherche d’images : Requêtes automatiques sur Internet à partir des mots-clés extraits (3 images par mot-clé)
Génération continue : Processus infini de création, lecture et illustration

“We are on Internet, the dream of a machine.”

Cette installation est générée par un réseau récursif de neurones alimenté par DreamBank, une base de données de 20 000 rêves compilés à l’Université de Californie par Adam Schneider et G. William Domhoff. L’intelligence artificielle produit de nouvelles séquences oniriques, les analyse et recherche automatiquement sur Internet des images correspondant à des mots-clés extraits de ces récits.

Le dispositif matériel met en scène un rack de serveur partiellement intégré dans la pierre, des signaux lumineux indiquant une activité computationnelle en cours, et un disque dur émettant des vibrations continues. Cette hybridation entre technologie et matérialité brute évoque une archéologie du futur où les machines survivraient à leurs créateurs.

L’œuvre interroge la capacité des intelligences artificielles à capturer et à recomposer des fragments de l’expérience humaine la plus intime – le rêve. Elle propose une réflexion sur la mémoire collective numérisée et sur la manière dont nos existences sont désormais archivées, analysées et interprétées par des systèmes autonomes.

Ce projet s’inscrit dans les recherches de Chatonsky sur les relations entre conscience humaine, technologies d’intelligence artificielle et production d’imaginaires post-humains.


Un extrait de texte généré :
“Il me semble que je pressens cette quête obscure des lits, cette recherche d’un refuge qui s’articule dans les méandres d’une conscience flottante – et je sais que la table m’échappera, comme échappent toutes les certitudes dans ces heures où la réalité se délite. Un musicien surgit de cette nuit propice, essence même de l’instant favorable, et nous voilà portés vers lui par cette attraction mystérieuse qui nous pousse vers l’autre eau, celle qui étanche une soif plus profonde que la soif.

Tous ensemble nous sommes dans cette évidence partagée

que la dernière vient toujours à ce couple qui profère – je pense que je pense que je dis – cette négation fondamentale : non !

Et moi de répondre, dans cette chorégraphie verbale où les certitudes s’effritent : je pense que je puis apercevoir la rue, et cette autre fille qui traverse mon champ de vision, et ces quelques gens disséminés, et les stagiaires qui sont là, présences familières dans l’architecture de ce rêve… Je dis, Hé, et elle répond que c’était un petit parc…

L’escalier.

Je monte à l’étage, emprunte cet escalier unique du dortoir, plus étroit que dans la réalité éveillée, comme si l’espace se contractait sous l’effet de cette perception altérée. Il me faut aller aux toilettes, nécessité impérieuse de ces sommeils habités.

Et tandis que je m’achemine vers ces lieux d’intimité, il me semble que j’étais dans un parc ou quelque chose qui en tenait lieu, et cette rue qui se transforme en palais de justice sous l’effet de cette métamorphose constante des lieux oniriques… Je dis, Non, ignorant s’ils sont tous anciens depuis longtemps, et cette rue qui devient une sorte de parc dans la pièce même, et je pense que les gens sont là, présents dans cette géographie mouvante…

Je pense que je pourrais commencer.”
http://chatonsky.net/files/presse/terre_seconde/livre_des_reves.pdf


Ma mère était là dans mon rêve. Un homme était aussi là, il avait un très fort souvenir d’elle et de mes sentiments. Je ne voulais pas la voir cette fois, je ne me souviens pas de ce qui s’est passé. 
L’homme était assis sur un escalier de service, qui était une sorte d’endroit… Je faisais aussi partie de ma mère, montrant du doigt mon ami et un zoo, et j’essayais de passer la porte… J’ai commencé à nettoyer un cheval qui avait quitté le bord de la route. 
J’ouvre la porte et je vois une serviette. Je vois aussi un grand bâton, il y a une actrice. Je dis, j’ai une petite femme . Elle entre et dit : ” Mon père est là, et je veux rentrer chez moi.” 


Je suis à une fête et je suis assis avec beaucoup de gens… Je regarde les gens pour aller chercher mon pantalon et les escaliers étaient plutôt étranges… Je prends la voiture, je descend une colline, puis j’ai finalement réalisé que je lui dirai… Zena est un bébé. J’ai des rapports sexuels avec lui. Quand je me suis levée à l’arrière de la table. Je suis étonné parce que je ne suis pas sûr d’avoir un enfant… 
L’homme entre et voit ses doigts et essaie de continuer à conduire jusqu’à une station qui était censée être comme un auditorium . J’ai dit, je vais bien, et je n’ai pas pu interpréter l’endroit. 
Je sors et je vois une araignée qui était une femme… Elle a mis sa tête sur mon visage et a commencé à voler… Je crois que je conduisais. Je crois que ça dit que je ne savais pas quoi faire. Je me sentais mal à l’aise devant l’autre fenêtre. Il y avait un énorme espace de sacs de lumières, avec des couvertures sales. Je ne sais pas quoi faire.


http://www.openhumanitiespress.org/books/titles/dream-machines/