Hyperproduction

What did not seem to be able to stop was stopped.
We don’t want this precarious world to come back, because it will come back.
It is not only an external system, it is also us.
We are the ones who have to stop this world. This way of becoming a world. A second time.
Like everyone else, we imagine, we work, we produce, and objects accumulate to empty our bodies. We get rid of them and we fill the space of the workshop, we forget them in reserves. Nobody wants them because they are possible objects that we do not expect and that do not fulfill any desire or function. We find ourselves alone in front of them.
The objects accumulate as industrial products sink into the ground and break the cycle of metamorphosis. They suffocate us like the earth is drowned in waste.
We will not break this circle, but could it be that the value of art is only the simulacrum of technique? Could it be that instrumental accumulation is a sign of a lack of ground?
Now we will do nothing but project on the network of projects, forms and images, sketches of possible future objects. These will come out of the Web if they are, in the literal sense, produced and if they find someone who wants to finance them, to exchange them. The artist’s desire is no longer a sufficient motive to act. We will therefore hold back from now on. We will imagine, but we will not produce before a potential buyer. It will be their responsibility to make us act. We will never be alone with the objects again.
The produced object will leave the network leaving only a shadow, only a ghost. Somebody will have this work, on a wall, in a box or a carton, in the cellar or on the floors. 
We will imagine these other spaces as extensions of this consumption of the life we share.

Ce qui ne semblait pas pouvoir s’arrêter a été arrêté.
Nous ne voulons pas que ce monde précaire revienne, parce qu’il va revenir.
Ce n’est pas seulement un système extérieur, c’est aussi nous.
C’est nous qui devons arrêter ce monde. Cette manière de devenir un monde. Une seconde fois.
Comme chacun, nous imaginons, nous travaillons, nous produisons et les objets s’accumulent pour se vider de nos corps. Nous nous en débarrassons et nous remplissons l’espace de l’atelier, nous les oublions dans des réserves. Personne n’en veut puisque ce sont des objets possibles qu’on n’attend pas et qui ne comblent aucun désir ni fonction. Nous nous retrouvons seuls face à eux.
Les objets s’accumulent comme les produits industriels s’enfoncent dans le sol et brisent le cycle des métamorphoses. Ils nous étouffent comme la Terre est noyée dans les déchets.
Nous ne briserons pas ce cercle, mais se pourrait-il que la valeur ne l’art ne soit que le simulacre de la technique ? Se pourrait-il que l’accumulation instrumentale soit le signe d’une absence de sol ?
Maintenant, nous ne ferons rien d’autre que projeter sur le réseau des projets, formes et images, esquisses d’objets à venir, possibles. Ceux-ci sortiront du Web s’ils sont, au sens propre, produits et s’ils trouvent donc quelqu’un qui souhaite les financer, les échanger. Le désir de l’artiste n’est plus un motif suffisant pour passer à l’acte. Nous nous retiendrons donc à partir de maintenant. Nous imaginerons, mais nous ne produirons pas avant un potentiel acquéreur. Ce sera leur responsabilité de nous faire passer à l’acte. Nous ne serons plus jamais seuls avec les objets.
L’objet produit sortira du réseau en ne laissant qu’une ombre, qu’un fantôme. Quelqu’un part, quelqu’un aura cette œuvre, sur un mur, dans une caisse ou un carton, à la cave ou dans les étages. 
Nous imaginerons ces autres espaces comme des extensions de cette consumation de la vie que nous partageons.