Quatrième mémoire
Installation, dimensions variables
Film génératif, impressions 3D, impressions numériques, aluminium, pierres
Stable Diffusion XL, AnimDiff, Deepseek, CoquiTTS
Données d’entrainement : Laon 5B, Visual Contagions sous la direction de Béatrice Joyeux-Prunel, archives personnelles de l’artiste
Avec le soutien du Conseil des arts du Canada, de l’Université de Genève et du Jeu de Paume pour l’exposition Le monde selon l’IA.
Aide à la programmation : Robin Champenois
crédits photos: Jeu de Paume et Antoine Quittet



Ce tombeau anticipé, conçu par l’artiste de son vivant, se présente comme une méditation sur la postérité à l’ère post-humaine. Prototype funéraire pensé pour survivre à notre espèce, l’installation interroge les frontières entre mémoire, données et immortalité.
Chatonsky identifie l’intelligence artificielle comme une rupture historique majeure : là où la photographie fixait des traces indicielles du réel, les systèmes d’IA vectorisent désormais nos archives pour générer d’infinies versions du possible. Cette mémoire ne se contente plus d’externaliser et de conserver; elle prolifère, s’autonomise et s’émancipe de ses prétendus auteurs.
L’œuvre se déploie en plusieurs éléments dialoguant dans l’espace : une série de photographies évoquant des monuments funéraires semblables à des centres de données, où reposent des disques durs attendant leur activation par une entité future ; des sculptures hybrides oscillant entre minéralité et organicité; et au centre, le tombeau lui-même, constellation de fragments corporels et d’un cerveau vitrifié retrouvé à Pompéi.
Face à cette sépulture, un film projette les vies potentielles de l’artiste, alternant avec ironie séquences générées et photographies personnelles transformées. La voix synthétisée de Chatonsky tente d’interpréter ces images, reconstruisant une biographie spéculative. Sur trois écrans périphériques, un algorithme recherche dans des archives des XIXe et XXe siècles des images faisant formellement écho au film central, inversant ainsi la relation entre original et simulation
Alimenté pendant toute la durée de l’exposition, “Quatrième mémoire” explore une existence sans finitude, où l’identité se diffracte en d’innombrables variations algorithmiques. L’œuvre questionne notre hantise des vies non vécues que l’intelligence artificielle peut désormais matérialiser, ouvrant vers une forme de résurrection biocosmisque qui n’est plus répétition mais exploration des latences du possible.
This anticipated tomb, conceived by the artist during his lifetime, presents itself as a meditation on posterity in the post-human era. A funerary prototype designed to outlive our species, the installation questions the boundaries between memory, data, and immortality.
Chatonsky identifies artificial intelligence as a major historical rupture: where photography fixed indexical traces of reality, AI systems now vectorize our archives to generate infinite versions of the possible. This memory no longer merely externalizes and preserves; it proliferates, becomes autonomous, and emancipates itself from its supposed authors.
The work unfolds in several elements dialoguing within the space: a series of photographs evoking funerary monuments resembling data centers, where hard drives rest awaiting activation by a future entity; hybrid sculptures oscillating between minerality and organicity; and at the center, the tomb itself, a constellation of bodily fragments and a vitrified brain found at Pompeii.
Facing this sepulcher, a film projects the artist’s potential lives, alternating ironically between generated sequences and transformed personal photographs. Chatonsky’s synthesized voice attempts to interpret these images, reconstructing a speculative biography. On three peripheral screens, an algorithm searches archives from the 19th and 20th centuries for images that formally echo the central film, thus inverting the relationship between original and simulation.
Powered throughout the exhibition’s duration, “Fourth Memory” explores an existence without finitude, where identity diffracts into countless algorithmic variations. The work questions our obsession with unlived lives that artificial intelligence can now materialize, opening toward a form of biocosmic resurrection that is no longer repetition but exploration of the latencies of the possible.