The Hundred Headless Machine v.1
J’avais 8 ans, on m’avait offert ce livre de Max Ernst dans lequel je plongeais mes nuits. La relation entre le texte et l’image me fascinait, ne sachant celui qui était le premier. Ernst commençait-il par un texte pour continuer vers une image ou cette dernière évoquait-elle un titre? Et quelle était la nature du texte, si celui-ci était-il en premier? Etait-il déjà, d’une façon ou d’une autre, une image? Ou bien l’image, si elle était première, contenait-elle déjà sa textualité? La frontière entre le discours et la figure se brouillait devant mes yeux d’enfant.
Cette dette d’enfance, je ne m’en suis jamais acquitté. J’ai repris les titres pour générer, grâce à une intelligence artificielle, des images. Celles-ci sont d’une certaine façon un collage, mais d’un nouveau genre : collage traversant l’épiderme de nos réseaux et de leur hypermnésie, collant par induction, synthèse et statistiques.
–
When I was 8 years old, I was given this book by Max Ernst in which I used to spend my nights. The relationship between the text and the image fascinated me, not knowing which was first. Did Ernst begin with a text and continue towards an image or did the latter evoke a title? And what was the nature of the text, if it was first? Was it already, in some way, an image? Or did the image, if it was first, already contain its textuality? The boundary between speech and figure was blurring for me as a child.
I have never paid this childhood debt. I took back the titles to generate, thanks to an artificial intelligence, images. These are in a way a collage, but of a new kind: collage crossing the epidermis of our networks and their hypermnesia, collage by induction, synthesis and statistics.