Le jour de notre mort – Bellegarde, Toulouse

The day of our death
15 June – 13 July 2017
Centre Bellegarde, 17 Rue Bellegarde, 31000 Toulouse

From an American Mormon website paying tribute to recently missing persons, Gregory Chatonsky carried out an investigation to reconstruct their traces (5). He searched on social networks for their memories. He tried to feel all these anonymous lives, their density, their disappearance and their digital survival.

The Internet then appears as a paradoxical place of memory in which those who are no longer and those who still are coexist. Profiles of dead people continue to be fed. The memory deposited over time becomes the property of companies such as Facebook, thus privatizing what an existence once was. The frenzy with which everyone, without always being aware of it, deposits an unimaginable amount of data on their lives is not only an economic issue, that of big data, but also a frantic race against our own disappearance.

Gregory Chatonsky has imagined a space of recollection, in which stand fragments of skin obscured by time (3), a woman’s body lying on a cloth taking the form of a dysfunctional table (2), a carpet on which appears the shadow of an irradiated body (4), and surfing on the Internet (5). On a fireplace stands an organism that seems to question the relationship between its personal memory and the Internet (6).

The tour ends with a chat between Roman and Eugenia (7). Roman was born in 1981. He was a brilliant young man, animating Moscow’s cultural life and digital platforms. He had a bright future ahead of him. He died crushed by a car on November 28, 2015. His friend Eugenia could not accept his death and decided to create a “smart” sculpin. She gave him all of Roman’s texts as food and the software learned to speak like him thanks to artificial intelligence. Anyone can now talk to this sculpin and interact with this “living” trace of Roman. His mother often talks with this software, which allows her to get to know her son better until after his death.

Le jour de notre mort
15 juin – 13 juillet 2017
Centre Bellegarde, 17 Rue Bellegarde, 31000 Toulouse

À partir d’un site Internet américain mormon rendant hommage à des personnes récemment disparues, Grégory Chatonsky a réalisé une enquête afin de reconstituer leurs traces (5). Il a cherché sur les réseaux sociaux leurs souvenirs. Il a tenté de ressentir toutes ces vies anonymes, leur densité, leur disparition et leur survivance digitale.

Internet apparaît alors comme un lieu de mémoire paradoxal dans lequel coexistent ceux qui ne sont plus et ceux qui sont encore. Des profils de personnes mortes continuent à être alimentés. La mémoire déposée au fil du temps devient la propriété d’entreprises telles que Facebook privatisant ainsi ce qu’a été une existence. La frénésie avec laquelle chacun dépose, sans toujours en être conscient, une quantité inimaginable de données sur sa vie, ne constitue pas seulement un enjeu économique, celui des données massives (big data), mais aussi une course effrénée contre notre propre disparition.

Grégory Chatonsky a imaginé un espace de recueillement, dans lequel se dressent des fragments de peaux obscurcies par le temps (3), un corps de femme étendu sur un tissu prenant la forme d’une table dysfonctionnelle (2), une moquette sur laquelle apparaît l’ombre d’un corps irradié (4) et une navigation sur Internet (5). Sur une cheminée trône un organisme qui semble s’interroger sur la relation entre sa mémoire personnelle et Internet (6).

Le parcours se termine par un chat entre Roman et Eugenia (7). Roman est né en 1981. Il était un brillant jeune homme, animant la vie culturelle moscovite et des plates-formes numériques. Il était promis à un brillant avenir. Il est mort écrasé par une voiture le 28 novembre 2015. Son amie Eugenia ne put accepter cette disparition et décida de créer un chabot « intelligent ». Elle lui donna comme nourriture tous les textes de Roman et le logiciel apprit à parler comme lui grâce à une intelligence artificielle. N’importe qui peut maintenant discuter avec ce chabot et échanger avec cette trace « vivante » de Roman. Sa mère parle souvent avec ce logiciel qui lui permet de mieux connaître son fils jusqu’après sa mort.

1. Birthday (2017)
400 x 250 cm. Impression numérique sur mesh.
2. Tombée II (2016)
200 x 150 cm. Impression numérique sur tissu et ta­ble IKEA incomplète.
3. Perfect Skin VII (2017)
20 x 20 cm. Céramiques imprimées et pieds d’iPad.
4. Body Shadows (2015)
100 x 100 cm. Impression numérique sur moquette et cadre en bois peint.
5. Le jour de notre mort (2017)
Vidéo HD. Durée : 7 h 28 min
6. I don’t remember my life before the Internet (2015)
80 x 50 cm. Pied d’iPad et plexiglas gravé.
7. Roman : I’m the one who was (2017)
Vidéo HD. Durée : 8 mn

Réalisé pendant une résidence à Hangar.org (Barcelona)

Remerciement à la ville de Toulouse et l’ensemble de l’équipe du centre culturel et plus particulièrement à Pierre Sauvage, Marcos Riesco, Florian Guégo, Christophe Vanhoutte, Sabine Obadia, l’Atelier Multimédia, Olivier Alary, Pierre Cassou-Noguè.

Le jour de notre mort