Après l’ère des médias : le flux
Si l’époque médiatique se présentait comme un nombre restreint de canaux unilatéraux destinés à un nombre important de récepteurs, et du simple fait de cette quantité relevait d’une qualité autoritaire d’imposition, l’époque des flux est toute différente. Pour la comprendre il faudrait:
A partir de la compréhension des technologies des flux, il devient possible d’envisager la production esthétique après le pop-art qui répondait bel et bien à l’époque médiatique, à la domination de certains métalangages. Le pop-art dans sa neutralité affichée était sans doute encore une réaction face à un pouvoir, à des systèmes, à des structures. La période des flux n’est plus seulement celle où un prétendu pouvoir d’aliénation se laisse dénoncer, fut-ce en intégrant immédiatement sa critique. Elle relève d’un dissémination des langages sans structure transcendantale qui viendrait expliquer, dans l’après-coup théorique, la dynamique de cette perturbation. En ce sens, la production artistique ne saurait plus élaborer un discours distinct et audible parce qu’elle ne viendrait plus se placer sur/contre une autorité localisable. La période du pop-art en troublant les frontières entre les domaines esthétiques (arts visuels, publicité, mode, cinéma, rock, etc.) a ouvert la voie à cette indistinction, c’est-à-dire à cette informe structurel au travers duquel nous pouvons tout juste deviner la silhouette de notre temps. |