Esthétique des flux – Collège international de philosophie
Collège international de Philosophie, Rue Descartes
2007/1 – n°55 pages 86 à 99
ISSN 1144-0821
Le texte “Esthétique du flux” de Grégory Chatonsky aborde le concept de l’esthétique du flux dans le contexte des réseaux numériques et de l’art contemporain. Chatonsky explique que dans certaines formes artistiques, tout est structuré avec un début, un milieu et une fin clairs, contrairement à la vie réelle où les choses sont plus chaotiques et se chevauchent. Il souligne la complexité de la réalité par rapport à la simplicité souvent représentée dans l’art.
Le texte explore l’idée de deux flux opposés – l’un représentant le flux de l’écriture et de la conscience, et l’autre représentant les interruptions, les suspensions et les événements. Chatonsky se penche sur les subtilités des expériences et les moments où les choses sont oubliées, en s’appuyant sur des concepts philosophiques de Heidegger et d’autres pour illustrer ces points.
Un exemple est celui de l’expérience d’écriture sur un ordinateur, où soudain le programme se ferme et le texte disparaît. Cette interruption conduit à une réflexion sur la nature interconnectée de la pensée et de l’action, soulignant la fragilité et l’imprévisibilité des processus numériques.
Chatonsky aborde également le concept de transduction, où l’information est traduite et transformée à travers différents supports, créant une représentation fragmentée et indéterminée. Ce processus reflète la recherche constante de la capture et de l’interprétation du flux d’informations dans les réseaux numériques.
Le texte aborde l’influence idéologique des industries technologiques sur la conscience individuelle par le biais de la publicité, créant un environnement omniprésent qui nous entoure. Chatonsky insiste sur la nécessité de naviguer à travers ces flux et expériences opposés pour trouver un sens et une compréhension dans un monde rempli de stimuli et d’interruptions constants.
La discussion s’étend à la relation entre l’art, le langage et la technologie, explorant la manière dont les artistes utilisent les réseaux, numériques et analogiques, pour résister au flux écrasant d’images et créer de nouvelles perspectives. Diverses œuvres d’art et installations sont mentionnées comme exemples de la manière dont les artistes utilisent les réseaux numériques pour remettre en question les modes traditionnels de représentation et de communication.
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The text “Esthétique du flux” by Grégory Chatonsky delves into the concept of the aesthetics of flow in the context of digital networks and contemporary art. Chatonsky discusses how in art, everything is structured with a clear beginning, middle, and end, unlike in real life where things are more chaotic and overlapping. He highlights the complexities of reality compared to the simplicity often portrayed in art.
The text explores the idea of two opposing flows – one representing the flow of writing and consciousness, and the other representing interruptions, suspensions, and events. Chatonsky delves into the subtleties of experiences and the moments when things are forgotten, drawing on philosophical concepts from Heidegger and others to illustrate these points.
One example provided is the experience of writing on a computer, where suddenly the program closes, and the text disappears. This interruption leads to a reflection on the interconnected nature of thought and action, highlighting the fragility and unpredictability of digital processes.
Chatonsky also discusses the concept of transduction, where information is translated and transformed through various mediums, creating a fragmented and indeterminate representation. This process reflects the constant pursuit of capturing and interpreting the flow of information in digital networks.
The text touches on the ideological influence of technological industries on individual consciousness through advertising, creating a pervasive environment that surrounds us. Chatonsky emphasizes the need to navigate through these opposing flows and experiences to find meaning and understanding in a world filled with constant stimuli and interruptions.
The discussion extends to the relationship between art, language, and technology, exploring how artists use networks, both digital and analog, to resist the overwhelming flow of images and create new perspectives. Various artworks and installations are mentioned as examples of how artists engage with digital networks to challenge traditional modes of representation and communication.