Telofossils I – Taipei

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Les espèces vivantes naissent et disparaisssent Nous sommes une espèce vivante. Nous allons disparaître. À cause de la pollution, des météorites, des maladies, de tout ce qu’on ne sait pas. Nous ne pouvons pas le prévoir, mais nous le savons. Nous disparaîtrons et personne ne pensera à cette disparition.
La terre retourne muette et sous sa surface des milliards de fossiles, tous ces objets industriels nous avons des produits qui ne servent plus à personne.
Pendant ce temps, nous continuons à tout mémoriser : nous prenons des photos, nous consultons notre téléphone, nous sommes sur Internet et enregistrons toutes nos actions à la machine, nous tombons amoureux et nous rompons, nous cherchons toujours quelque chose. Nous ne voulons rien oublier parce que nous savons que nous allons disparaître. 

L’exposition « Télofossiles » place les spectateurs dans la position impossible de leur propre disparition : après l’extinction de l’espèce humaine, « Télofossiles » est un musée en hommage à ce que nous avons été.
Un autre espèce, vivante ou technique peu importe, découvre dans quelques centaines d’années une planète sans vie. Cette espèce creuse le sol pour découvrir les traces de ce que nous avons été. Les traces les plus récentes, les nôtres, sont très nombreuses à cause de l’industrialisation de la production : nos déchets sont devenus des traces archéologiques qui permettent à cette autre espèce d’imaginer, par déduction, ce que nous avons été. « Télofossiles » est donc un musée futur de notre présent qui est devenu un passé. Ce musée nous permet de prendre de la distance par rapport au présent et de mieux comprendre ce que nous sommes en train de faire.

L’exposition se divise en plusieurs salles :
Une première salle présente le 11 septembre comme le début de la destruction. Sur un écran, les sms échangés pendant 11 septembre 2001 défilent lentement, mélangeant des échanges entre êtres humains et entre des machines. Les étoiles d’un drapeau américain se sont transformées. Au fond de la pièce, un moulage de la main de l’artiste Grégory Chatonsky est sans phalange donnant une autre signification au digital.
La seconde salle met en scène la crise économique de 2007-2008. Fred Astaire danse selon les cours en temps réel de la bourse de New York. Plus les actions varient, plus ses mouvements sont rapides. Sur des tables, de grands dessins réalisés à la main représentent des plans d’architecte en vue isométrique de bâtiments détruits : quel architecte a planifié cette destruction ?
Au centre de la troisième salle, un disque dur qui ne fonctionne plus émet un son irrégulier. Ce son est capté et permet d’envoyer des requêtes sur le Web pour afficher des images correspondant au volume sonore. A partir de cet incident de la mémoire, un autre récit se met en place, celui du réseau qui est infini. Sur le côté, un trypitque reprend les 3 chaises de Kosuth qui se disloquent si lentement que leur destruction devient irréelle.
La quatrième salle retourne la destruction sur le visiteur de l’exposition : des capteurs permettent de détecter son battement de coeur. Au premier battement de coeur, il se voit. Au second battement, il voit la personne qui précède et remonte ainsi dans l’histoire même de l’installation. Une vidéo reprend tous les objets du roman « La Route » grâce à un moteur de jeu vidéo.
La cinquième salle, qui donne son titre à l’exposition, est un musée à l’humanité disparue. Tout d’abord avec le Web qui juste avant l’extinction a été une technique hypermnésique comme si les êtres humains fuyant leur propre disparition voulaient tout mémoriser. Des objets (clavier, souris, vêtement) sont imprimés sur des feuilles de plastique noir. Enfin, une sculpture de 15 mètres est un champ de fouille après notre extinction où une autre intelligence a découvert nos productions industrielles : voiture, moteur, ordinateur, câble, data center, disque dur, etc. Les objets sont revenus à leur état minéral, à des cycles géologiques qui ne correspondent plus à notre temporalité. Une grande projection représente le paysage d’une planète totalement minérale, fascinante et sans vie.
Une dernière installation utilise un capteur neurologique que le visiteur peut mettre : devant lui une lourde porte de métal. S’il se concentre, la porte avance. S’il se détend, elle recule. Le visiteur doit alterner ses deux états pour pouvoir manipuler la porte qui frappe un mur blanc qui se détruit au fil de l’exposition. Il pensait avoir un pouvoir télékinésique. Il s’est adapté à ce qu’il supposait être la captation de la machine.

Tout se passe comme si l’exposition était un environnement mi-technique mi-naturel qui continuait à fonctionner sans être humain.

Living species born and die. We are a living species. We will disappear. Because of the pollution, meteor, illness, anything that we have no idea. We can not predict it, but we know it. We will disappear and no one will think this disappearance. Earth return dumb and beneath its surface billions of fossils, all these industrial objects we have products that no longer serve anyone.
Meanwhile, we continue to memorize everything : we take photographs, we consult our phone, we’re on the Internet and machine record all our actions, we fall in love and we break up, we are always looking for something. We don’t want to forget anything because we know we are going to disappear.

The exhibition “Telofossils” places the spectators in the impossible position of their own disappearance: after the extinction of the human species, “Telofossils” is a museum in homage to what we have been.
Another species, living or technical whatever, will discover in a few hundred years a lifeless planet. This species digs the ground to discover the traces of who we were. The most recent traces, ours, are very numerous because of the industrialization of production: our waste has become archaeological traces that allow this other species to imagine, by deduction, what we have been. “Telofossils” is therefore a future museum of our present that has become a past. This museum allows us to distance ourselves from the present and to better understand what we are doing.

The exhibition is divided into several rooms:
A first room presents September 11 as the beginning of destruction. On a screen, the sms exchanged during September 11, 2001 slowly scroll by, mixing exchanges between human beings and between machines. The stars of an American flag have changed. At the bottom of the piece, a casting of the artist Gregory Chatonsky’s hand is phalanx-free, giving another meaning to digital.
The second room shows the economic crisis of 2007-2008. Fred Astaire dances according to the real-time prices of the New York Stock Exchange. The more the actions vary, the faster his movements are. On tables, large handmade drawings represent architect’s plans for the isometric view of destroyed buildings: which architect planned this destruction?
In the centre of the third room, a hard disk that no longer works emits an irregular sound. This sound is captured and allows you to send requests to the Web to display images corresponding to the sound volume. From this incident of memory, another story emerges, that of the network which is infinite. On the side, a trypitque takes up Kosuth’s 3 chairs which break up so slowly that their destruction becomes unreal.
The fourth room returns the destruction to the visitor of the exhibition: sensors are used to detect his heartbeat. At the first heartbeat, he sees himself. At the second beat, he sees the person in front and thus goes back into the very history of the installation. A video shows all the objects of the novel “The Road” thanks to a video game engine.
The fifth room, which gives its title to the exhibition, is a museum of vanished humanity. First of all with the Web which just before extinction was a hypermnesic technique as if human beings fleeing their own disappearance wanted to memorize everything. Objects (keyboard, mouse, clothing) are printed on black plastic sheets. Finally, a 15-metre sculpture is a field of excavation after our extinction where another intelligence discovered our industrial productions: car, engine, computer, cable, data center, hard disk, etc. The objects have returned to their mineral state, to geological cycles that no longer correspond to our temporality. A large projection represents the landscape of a totally mineral, fascinating and lifeless planet.
A last installation uses a neurological sensor that the visitor can put in front of him a heavy metal door. If he concentrates, the door moves forward. If he relaxes, she moves back. The visitor must alternate his two states to be able to manipulate the door that strikes a white wall that is destroyed as the exhibition progresses. He thought he had telekinetic power. He adapted to what he assumed was the capture of the machine.

Everything happens as if the exhibition were a half-technical, half-natural environment that continues to function without being human.

Press :
Archeology of the future
Fossilation du futur

Exposition au MOCA Taipei (Taiwan) du 02/02/2013 au 14/04/2014
Musique : Christophe Charles
Avec la participation de D. Sirois
Curators : Shuling Cheng & Sylvie Parent
Avec le soutien du / With the support of CALQ, CAC, Institut Français