Sauf le lieu

Une séquence d’événements avait été décrite dans un livre ancien et de nombreux lecteurs y avaient accordés foi, de sorte que d’autres auteurs avaient repris cette histoire, le retranscrivant et l’interprétnt de muille et une manières, en en faisant la cause d’une série d’autres événements. Au fil des années, ces événements avaient été intégrés à la connaissance commune et chacun pouvait en parler comme un événement qu’il avait vécu. Qui avait eu le premier la présence d’esprit de contester sa réalité ? Qui avait mis en cause sa vérité en expliquant qu’aucune source secondaire ne corroborait la réalité de ce qui avait été énoncé ? L’auteur originaire avait-il même été témoin de ce qu’il avait raconté ? Comment l’avait-il su ? De nombreux auteurs avaient alors produit des hypothèses pour décrypter cette fiction. Quelle avait été sa motivation et avait-il prévu le désordre que son imagination avait provoqué dans l’histoire de notre pays ? Ces interprètes de la seconde génération avaient été ensuite contredits par des auteurs plus jeunes qui s’étaient questionnés sur la possibilité de réfuter cette fiction. S’il n’était pas sûr que tout ceci avait eu lieu, étions-nous sûr que c’était une pure fiction ? Et n’était-il pas une source d’explication efficace pour comprendre un certain nombre d’événements qui avaient eu lieu ? Chacun discutait de ces points et s’enfonçait de plus en plus dans un récit dont personne n’avait vu ni la fin ni le commencement.