Mue — Biennale de l’image tangible, Paris
Pour sa deuxième édition, l’exposition phare de la Biennale de l’Image Tangible invite douze artistes français et internationaux à l’Atelier Basfroi, du 13 au 22 novembre 2020, autour des thèmes de l’urbanisme, de la société de contrôle et des outils de surveillance.
Tirages numériques (Richard Mosse, Clemens Gritl, Maxime Matthys) ou argentiques (Thierry Urbain), images recomposées (Beate Gütschow, Claudia Larcher) et vidéos (Hito Steyerl), sculptures (Xavier Bauer, Achim Mohné) ou installations multimédias (Grégory Chatonsky, Emmanuel Van Der Auwera, Antje Feger & Benjamin Stumpf), les œuvres des artistes invités par la Biennale de l’Image Tangible nous situent au cœur du réseau des villes cyber-connectées, d’utopies architecturales, et des outils de surveillance qui les scrutent de leur œil mécanique.
Elles s’intéressent plus particulièrement au fonctionnement et à la portée de ces dispositifs d’enregistrement qui surplombent et régissent désormais nos sociétés, désignées sous les termes de « sociétés de contrôle ». Elles ouvrent ainsi une réflexion sur l’émergence, la place et les implications sociopolitiques de ces nouvelles technologies dans l’espace public, pour une humanité urbaine à 50% – et qui le sera à 70% à l’horizon 2050. Chaque proposition considère donc de manière critique les effets tangibles et le devenir de ces technologies digitales, afin de saisir leur impact sur l’organisation de notre environnement… Et de voir en quoi notre perception du monde, de nous-mêmes, ainsi que notre comportement, s’en trouvent affectés.
Ainsi, comment les nouveaux outils de captation du réel, dont font partie la photographie et ses ersatz numériques, finissent-ils par modeler l’espace urbain ? En quoi contribuent-ils à produire un monde, plutôt que de seulement l’enregistrer ? Et par quels biais parviennent-ils à formater nos corps, nos habitudes et nos esprits, à travers les usages que nous en faisons au quotidien ?