Une consumation

Nous passons nos jours, nos heures et nos minutes connectés. Le flux est toujours là, à portée de main, parfois derrière la fenêtre d’un logiciel, parfois devant, et nous savons que nous dépensons inutilement notre temps, que nous en sommes dépossédés et que cette dépense est inutile, qu’elle consume littéralement notre existence déjà trop courte. En regardant le Web, nous sommes fascinés par nous-mêmes, par les nôtres, par notre époque et par tous les anonymes auxquels nous sommes sensibles. Nous nous observons, individuellement et collectivement, le flux temporel de notre existence se superpose immédiatement avec le temps historique, avec ce moment unique et profond. Nous entendons les échos de cette rumeur, c’est le battement de notre cœur et la variation de notre souffle. En effleurant le réseau, nous posons notre main sur notre autre main.