Le vectofascisme et la question de la machine de guerre / Vectofascism and the question of the war machine
La Dernière Pièce du Puzzle
Dans notre précédente analyse du vectofascisme, nous avions identifié les convergences troublantes entre les mécanismes contemporains de Trump et les caractéristiques fondamentales du fascisme historique : le culte du chef, la dissolution du rapport à la vérité, la désignation de boucs émissaires. Cependant, un élément demeurait flottant, créant une distance apparente entre le vectofascisme trumpien et le fascisme du XXe siècle : la question de la guerre.
Le fascisme historique était intrinsèquement guerrier. La propagande fasciste exaltait « la guerre, la conquête et le meurtre comme l’essence de la virilité », proclamant qu’« il n’y a rien de gagné dans l’histoire sans effusion de sang ». Le journal de Mussolini, Il Popolo d’Italia, était explicitement pro-guerre, prônant militarisme et intervention.
Trump, durant son premier mandat, semblait au contraire chercher à éviter la guerre à tout prix. Même l’assassinat de Qassem Soleimani en janvier 2020 était présenté en ces termes révélateurs : « Nous avons agi la nuit dernière pour arrêter une guerre. Nous n’avons pas agi pour commencer une guerre. » Cette retenue apparente constituait l’argument principal contre l’accusation de fascisme.
Du ministère de la Défense au ministère de la Guerre
Avec le second mandat, cette distinction s’effrite. Le premier signal vient avec le renommage du ministère de la Défense en ministère de la Guerre, décision annoncée par décret présidentiel du 5 septembre 2025. Cette transformation révèle un changement de paradigme fondamental.
La communication officielle explicite cette mutation : « Le nom “ministère de la Guerre” transmet un message de détermination et de fermeté plus fort que “ministère de la Défense”, qui n’évoque que les capacités défensives. Restaurer le nom “ministère de la Guerre” aiguisera l’attention de ce ministère sur notre intérêt national et signalera aux adversaires la disposition de l’Amérique à faire la guerre pour sécuriser ses intérêts. »
Cette sémantique guerrière s’accompagne d’une rhétorique militarisée. Trump explicite sa vision : « Nous voulons la défense, mais nous voulons aussi l’offensive… En tant que ministère de la Guerre, nous avons tout gagné » et « Nous avons gagné la Première Guerre mondiale. Nous avons gagné la Seconde Guerre mondiale. Nous avons tout gagné avant cela et entre. Et puis nous avons décidé de devenir woke, et nous avons changé le nom en ministère de la Défense. Nous aurions dû gagner partout. »
Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth incarne cette transformation. Il martèle obsessionnellement : « C’est la létalité, la létalité, la létalité. Tout le reste a disparu. » Lors du changement de nom, il explicite : « Le ministère de la Guerre va passer à l’offensive, pas seulement à la défensive. Létalité maximale, pas de légalité tiède. Effet violent, pas politiquement correct. »
Dans sa déclaration initiale aux forces armées, Hegseth précise : « Nous resterons la force la plus forte et la plus létale au monde » et promet de se concentrer sur « la létalité, la méritocratie, la responsabilité, les normes et la préparation ».
Cette obsession de la « létalité » révèle une transformation plus profonde. Comme l’observent des analystes militaires, une suremphase sur les combats, la létalité et des notions similaires a historiquement été considérée comme mal avisée par les stratèges militaires de haut niveau.
Du discours aux actes
L’histoire tend à montrer qu’il n’existe pas de discours pro-guerre innocent. La rhétorique guerrière constitue souvent une prophétie auto-réalisatrice. Elle fonctionne en établissant une image « réaliste » de la sauvagerie de l’ennemi qui élimine la paix comme alternative viable à la guerre.
Le fascisme italien illustre cette mécanique. La propagande fasciste présentait l’attaque contre l’Éthiopie comme faisant progresser la cause de la civilisation, appelant les autres nations européennes à se joindre à l’Italie contre de prétendus « cannibales sauvages » et « propriétaires d’esclaves ». Pendant la guerre, elle diffusait des récits exagérés d’atrocités, manipulant l’information pour justifier l’escalade.
Le tournant décisif s’est matérialisé avec les frappes américaines sur trois sites nucléaires iraniens le 22 juin 2025. Cette action marque la première fois que les États-Unis conduisent une attaque militaire directe sur l’Iran, représentant une escalade majeure.
Trump annonce : « Nous avons achevé notre attaque très réussie sur les trois sites nucléaires en Iran, incluant Fordow, Natanz, et Esfahan. Tous les avions sont maintenant hors de l’espace aérien iranien. Une charge complète de BOMBES a été larguée sur le site principal, Fordow. »
Dans son discours national, il déclare : « Notre objectif était la destruction de la capacité d’enrichissement nucléaire de l’Iran et l’arrêt de la menace nucléaire posée par le sponsor d’État numéro un du terrorisme mondial » et menace : « Il y aura soit la paix, soit une tragédie pour l’Iran bien plus grande que ce que nous avons vu au cours des huit derniers jours. Souvenez-vous, il reste de nombreuses cibles. »
Cette évolution confirme la thèse centrale : le vectofascisme n’est pas une simple adaptation numérique, mais une mutation du fascisme qui conserve ses mécanismes fondamentaux tout en les adaptant aux conditions technologiques contemporaines.
L’opération « Midnight Hammer » a mobilisé plus de 125 avions militaires américains et constitue « la plus grande frappe opérationnelle de B-2 de l’histoire américaine. Cette ampleur témoigne d’une transformation qualitative : nous ne sommes plus dans la logique de frappe chirurgicale qui caractérisait l’élimination de Soleimani, mais dans une logique de guerre totale.
La personnalisation algorithmique de la haine trouve ici son aboutissement. Les algorithmes qui modulent les micro-antagonismes convergent vers des objectifs géopolitiques concrets. La haine personnalisée contre l’Iran, calibrée selon les dispositions de chaque segment de population, culmine dans l’acceptation d’une action militaire directe.
La machine de guerre vectorielle
Ce tournant guerrier révèle la nature profondément paradoxale du vectofascisme : il opère en capturant et retournant ce que Deleuze et Guattari conceptualisaient comme “machine de guerre”. Dans Mille Plateaux, la machine de guerre désigne un agencement nomade qui s’oppose à l’appareil d’État sédentaire, investissant un “espace lisse” caractérisé par la mobilité, la fluidité et la résistance aux codifications rigides.
Le vectofascisme contemporain réalise une capture inédite : il transforme l’infrastructure algorithmique – naturellement nomade et déterritorialisante – en machine de guerre au service de l’État. Les algorithmes créent effectivement un espace lisse informationnel, fragmentent les territoires cognitifs établis, opèrent selon une logique de variation continue. Mais cette déterritorialisation est immédiatement reterritorialisée sur des objectifs étatiques : la production industrielle du consentement à la guerre.
L’espace latent des modèles d’IA illustre parfaitement cette capture. Cet espace multidimensionnel présente les caractéristiques de l’espace lisse deleuzien : absence de points fixes, continuité différentielle, possibilités d’interpolation imprévisible entre concepts. Avec l’architecture des transformers, cette fluidité s’intensifie : le mécanisme d’attention permet à chaque élément de se connecter potentiellement à tous les autres, créant un réseau de relations qui brise la logique séquentielle rigide des architectures précédentes.
L’attention des transformers fonctionne comme une forme de nomadisme algorithmique : elle établit des connexions selon la pertinence contextuelle plutôt que selon des règles positionnelles fixes. Cette connectivité globale crée un espace à “connexions libres” où les relations émergent dynamiquement. L’information peut circuler dans toutes les directions simultanément, réalisant une forme de simultaneité nomade.
Mais ce lissage constitue paradoxalement une capture d’un nouveau type. En rendant l’espace plus fluide, les transformers permettent une modulation plus fine des affects et des significations. L’espace lisse de l’attention devient l’outil parfait pour la personnalisation algorithmique de la haine : plus l’espace est lisse, plus la capture peut être précise et individualisée.
Le vectofascisme révèle ainsi sa nature : une machine de guerre étatique qui utilise les propriétés nomades de l’infrastructure algorithmique pour produire industriellement les conditions affectives de la guerre. Là où la machine de guerre deleuzienne maintenait sa capacité de variation contre les codifications étatiques, le vectofascisme capture cette variation (micro-ciblages, personnalisation) pour la mettre au service de l’appareil de guerre étatique.
Cette logique d’escalation révèle une autre dimension de la capture : le vectofascisme s’approprie la temporalité spécifique de la machine de guerre. Deleuze et Guattari insistent sur le fait que la machine de guerre ne peut se stabiliser, qu’elle doit maintenir un mouvement perpétuel pour préserver sa liberté de variation.
Le vectofascisme détourne cette temporalité nomade : les algorithmes opèrent selon une logique d’optimisation continue, intensifiant constamment les stimuli pour maintenir l’engagement affectif. Cette accélération n’est plus libératrice mais captive : elle produit une fuite en avant vers l’escalade militaire, transformant l’instabilité créatrice de la machine de guerre en instabilité destructrice.
L’opération “Midnight Hammer” illustre cette mutation temporelle. La rapidité du basculement – de la retenue apparente à l’engagement direct – correspond à la vitesse propre de la machine de guerre algorithmique. Mais cette vitesse nomade est désormais territorialisée sur des objectifs géopolitiques, transformant la puissance de variation en puissance de destruction.
Le renommage en “ministère de la Guerre” signale une transformation plus profonde : le passage d’une logique défensive (qui maintient encore une forme de territorialité fixe) à une logique offensive qui investit l’espace global selon les modalités de la machine de guerre. Mais cette machine de guerre étatique opère un retournement : elle strie l’espace lisse qu’elle investit, le quadrille selon ses objectifs de domination.
Cette synthèse révèle la nature ultime du vectofascisme : non pas une simple adaptation numérique du fascisme, mais une mutation qui capture les forces de déterritorialisation contemporaines pour les reconvertir en instruments de guerre étatique. La machine de guerre se trouve ainsi retournée contre sa propre nature, transformée en machine de guerre fasciste.
Basculement
Ce qui frappe est la rapidité de cette évolution. En moins de huit mois, Trump est passé d’une posture apparemment pacifiste à l’engagement direct dans une guerre contre l’Iran. Cette accélération correspond à la temporalité propre du vectofascisme, qui opère selon une logique d’optimisation continue.
Le programme américain “Replicator” illustre la matérialisation concrète du vectofascisme : déployer des milliers de robots tueurs autonomes d’ici 2025, capables de décisions létales sans intervention humaine. Cette initiative révèle la capture de la machine de guerre deleuzienne par l’appareil d’État.
La temporalité de cette course aux armements suit désormais la logique algorithmique : la Chine développe ces technologies quatre fois plus rapidement que les États-Unis, selon une accélération qui correspond à l’optimisation continue plutôt qu’aux cycles militaires traditionnels.
L’espace latent de l’IA devient directement espace létal. Les nouveaux systèmes “vision-language-action” permettent aux machines d’analyser leur environnement et de décider des actions létales de manière autonome. L’espace lisse de l’attention algorithmique se transforme en attention meurtrière.
Deux modalités émergent : les États-Unis maintiennent l’illusion du contrôle humain tandis que la Chine assume l’autonomie totale. Cette industrialisation de la décision de mort selon les modalités de production de masse révèle l’aboutissement du vectofascisme : transformer la fluidité nomade des algorithmes en machine de guerre étatique, territorialisant l’espace lisse sur des objectifs de destruction industrielle. L’espace latent devient espace létal.
The Last Piece of the Puzzle
In our previous analysis of vectorfascism, we had identified the troubling convergences between Trump’s contemporary mechanisms and the fundamental characteristics of historical fascism: the cult of the leader, the dissolution of the relationship to truth, the designation of scapegoats. However, one element remained floating, creating an apparent distance between Trumpian vectorfascism and 20th-century fascism: the question of war.
Historical fascism was intrinsically warlike. Fascist propaganda exalted “war, conquest and murder as the essence of virility,” proclaiming that “nothing is gained in history without bloodshed.” Mussolini’s newspaper, Il Popolo d’Italia, was explicitly pro-war, advocating militarism and intervention.
Trump, during his first term, seemed on the contrary to seek to avoid war at all costs. Even the assassination of Qassem Soleimani in January 2020 was presented in these revealing terms: “We took action last night to stop a war. We did not take action to start a war.” This apparent restraint constituted the main argument against the accusation of fascism.
From the Department of Defense to the Department of War
With the second term, this distinction crumbles. The first signal comes with the renaming of the Department of Defense to the Department of War, a decision announced by presidential decree on September 5, 2025. This transformation reveals a fundamental paradigm shift.
The official communication makes this mutation explicit: “The name ‘Department of War’ conveys a message of determination and firmness stronger than ‘Department of Defense,’ which only evokes defensive capabilities. Restoring the name ‘Department of War’ will sharpen this department’s attention to our national interest and signal to adversaries America’s willingness to wage war to secure its interests.”
This warlike semantics is accompanied by militarized rhetoric. Trump makes his vision explicit: “We want defense, but we also want offense… As the Department of War, we have won everything” and “We won World War I. We won World War II. We won everything before that and in between. And then we decided to become woke, and we changed the name to Department of Defense. We should have won everywhere.”
Secretary of Defense Pete Hegseth embodies this transformation. He obsessively hammers: “It’s lethality, lethality, lethality. Everything else is gone.” During the name change, he makes explicit: “The Department of War is going on offense, not just defense. Maximum lethality, not lukewarm legality. Violent effect, not politically correct.”
In his initial statement to the armed forces, Hegseth specifies: “We will remain the strongest and most lethal force in the world” and promises to focus on “lethality, meritocracy, accountability, standards, and readiness.”
This obsession with “lethality” reveals a deeper transformation. As military analysts observe, an overemphasis on fighting, lethality, and similar notions has historically been considered ill-advised by high-level military strategists.
From Discourse to Action
History tends to show that there is no innocent pro-war discourse. Warlike rhetoric often constitutes a self-fulfilling prophecy. It functions by establishing a “realistic” image of the enemy’s savagery that eliminates peace as a viable alternative to war.
Italian fascism illustrates this mechanism. Fascist propaganda presented the attack against Ethiopia as advancing the cause of civilization, calling on other European nations to join Italy against alleged “savage cannibals” and “slave owners.” During the war, it disseminated exaggerated accounts of atrocities, manipulating information to justify escalation.
The decisive turning point materialized with American strikes on three Iranian nuclear sites on June 22, 2025. This action marks the first time the United States has conducted a direct military attack on Iran, representing a major escalation.
Trump announces: “We have completed our very successful attack on the three nuclear sites in Iran, including Fordow, Natanz, and Isfahan. All aircraft are now out of Iranian airspace. A full load of BOMBS was dropped on the main site, Fordow.”
In his national address, he declares: “Our objective was the destruction of Iran’s nuclear enrichment capability and stopping the nuclear threat posed by the world’s number one state sponsor of terrorism” and threatens: “There will be either peace, or a tragedy for Iran much greater than what we have seen over the past eight days. Remember, many targets remain.”
This evolution confirms the central thesis: vectorfascism is not a simple digital adaptation, but a mutation of fascism that retains its fundamental mechanisms while adapting them to contemporary technological conditions.
Operation “Midnight Hammer” mobilized more than 125 American military aircraft and constitutes “the largest operational B-2 strike in American history.” This scale testifies to a qualitative transformation: we are no longer in the logic of surgical strikes that characterized Soleimani’s elimination, but in a logic of total war.
The algorithmic personalization of hatred finds its culmination here. The algorithms that modulate micro-antagonisms converge toward concrete geopolitical objectives. Personalized hatred against Iran, calibrated according to the dispositions of each population segment, culminates in the acceptance of direct military action.
The vectorial war machine
This shift towards warfare reveals the profoundly paradoxical nature of vectorial fascism: it operates by capturing and reversing what Deleuze and Guattari conceptualized as the “war machine.” In A Thousand Plateaus, the war machine refers to a nomadic arrangement that opposes the sedentary state apparatus, investing a “smooth space” characterized by mobility, fluidity, and resistance to rigid codifications.
Contemporary vector fascism achieves an unprecedented capture: it transforms the algorithmic infrastructure—naturally nomadic and deterritorializing—into a war machine at the service of the state. Algorithms effectively create a smooth informational space, fragment established cognitive territories, and operate according to a logic of continuous variation. But this deterritorialization is immediately reterritorialized on state objectives: the industrial production of consent to war.
The latent space of AI models perfectly illustrates this capture. This multidimensional space has the characteristics of Deleuzian smooth space: absence of fixed points, differential continuity, possibilities of unpredictable interpolation between concepts. With the architecture of transformers, this fluidity intensifies: the attention mechanism allows each element to potentially connect to all the others, creating a network of relationships that breaks the rigid sequential logic of previous architectures.
The attention of transformers functions as a form of algorithmic nomadism: it establishes connections according to contextual relevance rather than fixed positional rules. This global connectivity creates a “free connection” space where relationships emerge dynamically. Information can flow in all directions simultaneously, achieving a form of nomadic simultaneity.
But this smoothing paradoxically constitutes a new type of capture. By making space more fluid, transformers allow for a finer modulation of affects and meanings. The smooth space of attention becomes the perfect tool for the algorithmic personalization of hatred: the smoother the space, the more precise and individualized the capture can be.
Vectofascism thus reveals its nature: a state war machine that uses the nomadic properties of algorithmic infrastructure to industrially produce the affective conditions of war. Where the Deleuzian war machine maintained its capacity for variation against state codifications, vectofascism captures this variation (micro-targeting, personalization) to put it at the service of the state war apparatus.
This logic of escalation reveals another dimension of capture: vector fascism appropriates the specific temporality of the war machine. Deleuze and Guattari insist that the war machine cannot stabilize itself, that it must maintain perpetual motion to preserve its freedom of variation.
Vectofascism hijacks this nomadic temporality: algorithms operate according to a logic of continuous optimization, constantly intensifying stimuli to maintain emotional engagement. This acceleration is no longer liberating but captive: it produces a headlong rush toward military escalation, transforming the creative instability of the war machine into destructive instability.
Operation Midnight Hammer illustrates this temporal shift. The speed of the shift—from apparent restraint to direct engagement—corresponds to the speed of the algorithmic war machine itself. But this nomadic speed is now territorialized on geopolitical objectives, transforming the power of variation into the power of destruction.
The “vector weapons automated with AI” mentioned in the conclusion represent the culmination of this transformation. They combine the nomadic fluidity of algorithms with state lethality, creating a new hybrid: a war machine that retains the mobility and adaptability of nomadism while serving the ends of the state apparatus.
Tipping Point
What strikes is the rapidity of this evolution. In less than eight months, Trump has moved from an apparently pacifist posture to direct engagement in a war against Iran. This acceleration corresponds to the specific temporality of vectorfascism, which operates according to a logic of continuous optimization.
The American “Replicator” program illustrates the concrete materialization of vector fascism: deploying thousands of autonomous killer robots by 2025, capable of lethal decisions without human intervention. This initiative reveals the capture of the Deleuzian war machine by the state apparatus.
The temporality of this arms race now follows algorithmic logic: China is developing these technologies four times faster than the United States, at a pace that corresponds to continuous optimization rather than traditional military cycles.
The latent space of AI is becoming directly lethal space. New “vision-language-action” systems allow machines to analyze their environment and decide on lethal actions autonomously. The smooth space of algorithmic attention is transforming into deadly attention.
Two modalities are emerging: the United States maintains the illusion of human control, while China assumes total autonomy. This industrialization of the decision to kill according to the modalities of mass production reveals the culmination of vector fascism: transforming the nomadic fluidity of algorithms into a state war machine, territorializing smooth space for the purposes of industrial destruction. Latent space becomes lethal space.