Rewire 3
Les fils sont partout, ils sont la structure matérielle du flux énergétique auquel s’alimente nos machines numériques. Les fils s’accrochent aux bâtiments, la ville est parcourue par des milliers de kilomètres de ces cordons. On tente de les cacher, de les dissimuler comme le scandale de la matérialité du flux, comme ce qui peut se brancher mais être aussi débranché. Qu’est-ce qu’un fil? Quelle est sa nature exacte? De quelle façon relie-t-il un espace à un autre espace? Quelle sorte de passage aménage-t-il? Qu’est-ce que relier par un fil un espace à un autre espace? Comme cette liaison omniprésente est-elle constitutive de l’appréhension même du lieu comme disponibilité de l’énergie? En d’autres termes, quels sont les sentiments qui me traverse quand arrivant dans un lieu, connu ou inconnu, je cherche une prise de courant pour me brancher? Dans cette série de gravures sur métal, un logiciel permet de générer une infinité de représentation architecturale qui entrelacent les bâtiments rectilignes à la courbures des fils. On hésite sur leur nature. Fils fonctionnels ou traits graphiques rayant l’espace de la représentation. L’amalgame des deux, aux structures graphiques différentes, rend compte de l’impact du filaire sur notre conception de l’espace. Il y a dans ces images, deux fonctions du trait (c’est-à-dire du fil): le trait des immeuble produit l’illusion d’un volume par association rectiligne, le trait des fils sont courbes et leur addition ne permet pas de reconstituer la profondeur de l’espace parce qu’ils sont de même épaisseur quelque soit leur position. La relation entre fil matériel et trait graphique se décompose.