Prolégomènes à une politique de l’imagination artificielle : qu’est-ce que s’engager dans l’espace latent ? INHA – Paris

Lundi 13/02 – 15h – Sur l’invitation de Thierry Dufrêne


On abordera certaines critiques récentes de l’art contemporain (Nathalie Heinich, Geoffroy de Lagasnerie,Sandra Lucbert, Julien Crépieux, etc.), qui, par-delà leur indéniable différence, constituent un certain champ discursif. On montrera combien ces critiques sont fondées sur une conception qui occulte la question de la technique ou qui ne l’aborde que de façon critique et extérieure.
Partant de Rudiments paiens de Lyotard, on déconstruira politiquement la critique pour montrer que le politique se doit d’être expérimental.
On s’interrogera sur le statut politique de l’imagination artificielle et sur les implications de l’espace latent en terme social. On dégagera une ambivalence fondamentale de l’IA : outil de domination par excellence du fait de ses capacités anticipatives et d’émancipation des possibles par ses capacités génératives.
On arrivera peut être à réactualiser le communisme psychélique de Mark Fisher en lui associant une dimension historique propre à l’induction statistique afin de montrer que l’expérimentation radicale de l’IA constitue une possibilité politique de notre temps permettant de problématiser la situation de la planète dans ses différentes dimensions.
On mobilisera le concept de résurrection en une triple conception : transhumaniste, cosmiste et spéculative, pour aborder la justice.
On espère lier la question de l’IA au quatrième monde annoncé par Quentin Meillassoux.

We will approach certain recent criticisms of contemporary art (Nathalie Heinich, Geoffroy de Lagasnerie, Sandra Lucbert), which, beyond their undeniable difference, constitute a certain discursive field. We will show how much these criticisms are founded on a conception which occults the question of the technique or which approaches it only in a critical and external way.
Starting with Lyotard’s Rudiments paiens, we will deconstruct the critique politically.
We will question the political status of the artificial imagination and the implications of the latent space in social terms. A fundamental ambivalence of AI will emerge: a tool of domination par excellence because of its anticipatory capacities and of emancipation of the possible through its generative capacities.
We may be able to update Mark Fisher’s psychedelic communism by associating it with a historical dimension specific to statistical induction in order to show that the radical experimentation of AI constitutes a political possibility of our time allowing us to problematize the situation of the planet in its different dimensions.
The concept of resurrection will be mobilized in a triple conception: transhumanist, cosmist and speculative, to address justice.
We hope to link the question of AI to the fourth world announced by Quentin Meillassoux.