The other accelerationism
That the powers of simulacra – that is, of an image that is the image of nothing – can be converted into the force of domination is a phenomenon that has been repeated throughout history. But our attitude must not consist in analyzing these powers as if they structurally contained this force, for that would be to naturalize it and grant domination more power than it has by placing it at the center of a theatrical stage, any more than we must react by protecting the gains of the past in the face of the monstrous nature of the future. We must respond blow by blow, and unleash these powers so that the simulacrum finally comes, at the end of history.
AI is a good example of this amphibology, leading some to adopt a reactionary stance that seeks to stop it, suspend it, slow it down by appealing, more often than not, to the thinking that should be able to preside over this destiny. Or again, those who see AI as an attack on structures that seemed stable (they weren’t, they only become so when we hold on to them at the moment of their demise), seeking to preserve them at all costs: human creativity, copyright, the exceptionality of anthropological subjectivity. In all cases, the reaction appears to be a claim by the intellect to design its outside, to produce the world according to its will.
Technological solutionism is just another form of this tendency, in which the will (of power) believes it can mentally define what must be and what will be, i.e. not consider the future as the very future of simulacra and the dissolution of sign values.
All instrumentality, whether reactionary or accompanying, leaves the powers of simulacra unthought, and what has come to be known as accelerationism (whether of the right or the left) was never anything but a form of this instrumentality. The task now is to put accelerationism on a par with simulacra (from Klossowski to Lyotard’s Economie Libidinale), to lose both the will that believes it is directing technology, and the consciousness that believes it is facing up to the implacability of technical transcendence.
Que les puissances du simulacre, c’est-à-dire d’une image qui n’est l’image de rien, puissent être converties en force de domination est un phénomène qui s’est répété au cours de l’histoire. Mais notre attitude ne doit pas consister à analyser ces puissances comme si elles contenaient structurellement cette force car ce serait la naturaliser et accorder à la domination plus de puissance qu’elle n’en a en la mettant au centre d’une scène de théâtre, pas plus que nous devons réagir en protégeant les acquis du passé face au caractère monstrueux de l’avenir. Nous devons répondre coup par coup et déchaîner ces puissances pour que le simulacre advienne enfin, en fin de l’histoire.
L’IA est un bon exemple de cette amphibologie menant certains à adopter une position réactionnaire cherchant à l’arrêter, à la suspendre, à la ralentir en faisant, le plus souvent appel, à la pensée qui devrait être à même de présider à cette destinée. Ou encore, à ceux qui voyant l’IA comme s’attaquant à des structures qui semblaient stables (elles ne l’étaient pas, elles ne le deviennent que quand on y tient au moment de leur disparition) cherchent à les préserver coûte que coûte : créativité humaine, droit d’auteur, exceptionnalité de la subjectivité anthropologique. Dans tous les cas, la réaction apparaît comme une prétention de l’intellect à dessiner son dehors, à produire le monde selon sa volonté.
Le solutionnisme technologique n’est qu’une autre forme de cette tendance où la volonté (de puissance) croit pouvoir mentalement définir ce qui doit être et ce qui sera, c’est-à-dire ne pas considérer l’avenir comme l’avenir même du simulacre et la dissolution des valeurs de signe.
Toute instrumentalité, réactionnaire ou accompagnatrice, laisse impensée les puissances du simulacre et ce qui s’est nommé l’accélérationnisme (de droite ou de gauche) ne fut jamais qu’une forme de cette instrumentalité. Il s’agit à présent de mettre l’accélérationnisme à la hauteur du simulacre (de Klossowski à Economie Libidinale de Lyotard), de perdre d’une part cette volonté qui croit diriger la technique et d’autre part cette conscience qui croit faire face à l’implacable de la transcendance technique.