La fiction des flux
Utiliser les flux pour construire des histoires, moins en enregistrant sur sa mémoire locale des médias qu’en captant des flux, des relations et des orientations. Cette captation suppose de mettre en place un autre flux dont le premier acte est d’extraire puis de traduire et ensuite de retranscrire selon une matrice déterminée. C’est dans cette retranscription, qui ne respecte par l’original, que la co-écriture avec l’internaute s’effectue (Umberto Eco).
Ainsi le projet avec Jean Pierre Balpe. Quelques difficultés techniques à résoudre.
Tout se passe comme si le parallélisme entre la défaillance ou l’ouverture technologiques et l’indétermination humaine dont nous avons parlé ailleurs s’articulait dans certaines images. Celles-ci ne répondent pas à l’hylémorphisme matière-forme, elles sont non seulement prises sur le réseau mais la genèse même de leur transmission est sensible, on sait qu’elles viennent de tel endroit, selon tels mots-clés ou telles autres informations. En ce sens ces images nous arrivent, elles nous parviennent parce que les modalités de leur extraction sans être explicites sont sensibles. Le temps d’attente et de chargement est aussi une variable sur laquelle on peut jouer positivement comme advenue de l’image. Ainsi l’indétermination humaine est affectée (mais de quelle façon? Par quel médiateur?) par la défaillance en tant qu’elle est en réseau selon le mode de la transduction touchant de proche en proche.
C’est en ce sens que nous proposons le concept de tra(ns)duction comme alliant la traduction et la transduction. Cette dernière est la dynamique du réseau, la première la structure qui la permet puisqu’un ordinateur est une machine à traduire (en produisant par cette traduction quelque chose d’autre).