Flow (after digital)
Flow (after digital)Resume : If the daily use of the « flow » concept is applied to such different contexts as the ecology, immigration, finance and the digital, its definition is uneasy however. There remains a vague feeling of excess, of urgency that seems to put us in danger and at risk of being submerged. A historial analysis of the flow shows its importance in the practical and ideological foundation of Western civilization. A common thread can be traced from the Egyptians to modernity’s threshold from which is drawn a certain “history” of the flow that intersect nature, the body and the technique. In every era, these fields come into dialogue in proportions and forces that determine the spirit of a time. Through this thread, the flows appear to be both powerful and weak, excessive and in default, they can exceed us, but can also run out. The staging of danger is ambivalent and it crosses the ancient physis by Lucretia who offers, with the Clinamen’s theory, a decisive thought which will then be obscured by mechanical physics. The classic sequence will be that of the bodies incised by bleeding and the Passion of Christ, until the appearance of the animal spirits and the zootechnics, that will open the industrial modernity and its technical organization of the world. A general equivalency principle will take the form of energy and of money that will be at the same time a way of limiting fluxional turbulences and unleash them. A new era opens with the invention of computers. It seems to bring nature, body and technique through a “black box”, a true universal machine that transforms the flow into data so quickly divided that they become insensitive. A coded and variable world is born, it is networked and courses through individuals using protocols. The incident reveals the tumultuous power of the influxes, of the affluxes and of the refluxes that at any time can stop according to a tempo defining the fluxes’ aesthetic: at the exact moment that we feel, something withdraws. This aesthetic is at work in Capture, a fictional rock band so productive that no one can listen to everything. By accelerating the productive flow of the consumer society, Capture exceeds our capacities and shows how our networked world is also the one in which the anonymous’ memory is subject to an automatic capture in order to feed the machines. The solitary machine that is Capture joins the crack of our perception and opens the possibility of indistinguishability between human being and machine. For its part, Telofossils adopts the slowness of the flows until the probable extinction of the human species. It constitutes a speculation on an excavation site of our contemporaneity. What will remain of what we were? The Earth will become the coffin of our waste, exhibiting the dislocation that is at work in all the technicality and, collapsing the whole instrumental references network shows that contingency is already at work and which, collapsing the entire instrumental referrals network, shows that contingency is already at work. The flows are then the source of a critique of the metaphysics on which will prevail no superior or exterior principle. This is a “different” ontology that the West continues to differ, and whose name is perhaps the “ahuman”. There are only the turbulences sweeping an area from which we are absent. The flows reconfigure the aesthetic as if that which is laid without us on a planet returned to its original minerality. OVERFLOW Undetermined 7 Conjure 10 Methods 14 BOOK I I. HISTORIES : PHYSIS, SOMA, TEKHNÈ HYDROLOGY AND PHYSIS The foundation of the City 27 (Dis)order 35 Forgetting flows 46 CORPUS EXISTENCIA The flow of humors 56 Bloodletting 65 The flow of Christ 75 ZOOTECHNIQUE Living function 85 Metabolized animal 96 S(t)imulation 102 ENERGY OF EVERYTHING Industrialization 110 Exchange currency 118 (De)pression 128 II. LOGIC: WORLD OF MACHINES DOUBLE SCANNING O/I/O 144 Data processing 171 « Hello world » 188 TRA(NS)DUCTION Speculative code 200 La tra(ns)duction 207 What is, is beyond meaning 212 VARIABLES, VARIATIONS AND VARIABILITY N+1 227 Technological « change » 234 At-being: being without be 240 NETWORKS « Around the world » 248 HIJACKS 260 Contingency possibles 278 TEMPO OF POSSIBLES Incidents 293 Influx, afflux et reflux 310 Aesthetics flows 316 BOOK II III. POLITICAL ECONOMY: CAPTURE AND DIGITAL OVERPRODUCTION Desire of tubes Industrial killing and cultural survival 345 (De)generative realism 348 Standardization 353 The deadline 358 The libidinal capture 364 (In)finite and (in)completeness I could never see everything 374 Autophagy 384 Boredom as a fragment 394 Accelerations 399 THE MEMORIES OF ANONYMOUS The archive of everyone 413 The capture as repetition automation 423 The dream of the machines 430 Only machines are without loneliness The lonely loop 441 The transcendental schize 447 Anthropotechnology 453 IV. ONTOLOGY : TELOFOSSILS AND THE EXTINCTION OF THE WORLD THE EXTINCTION The encounter 464 Earth objects 468 Dislocation 481 The material removed 485 LEITFOSSIL Transcendental fragility of the fossils 487 Chance and contingency 495 The turbulences of nothingness 502 AHUMANS The inhuman 510 The flesh on the outside 520 Without-us 533
Flux (après le numérique)Résumé : Si l’usage quotidien de la notion de « flux » s’applique à des contextes aussi différents que l’écologie, l’immigration, la finance, le numérique, sa définition est pourtant malaisée. Reste le sentiment confus d’un excès, d’une urgence qui semble nous mettre en danger et risquer de nous submerger. Une analyse historiale des flux en démontrent l’importance dans la fondation pratique et idéologique de la civilisation occidentale. Un fil conducteur peut être tracé des Égyptiens jusqu’au seuil de la modernité par lequel se dessine une certaine « histoire » des flux qui entrecroisent la nature, le corps et la technique. À chaque époque, ces champs entrent en dialogue selon des proportions et des forces qui déterminent l’esprit d’un temps. À travers ce fil, les flux apparaissent à la fois comme puissants et faibles, excessifs et en défaut, ils peuvent nous excéder, mais venir aussi à manquer. La mise en scène du danger est ambivalente et elle traverse la physis antique par Lucrèce qui offre, avec la théorie du clinamen, une pensée décisive qui sera ensuite occultée par la physique mécanique. La séquence classique sera celle des corps incisés par la saignée et par la Passion du Christ, jusqu’à l’apparition des esprits animaux et de la zootechnique qui ouvrira la modernité industrielle et son organisation technique du monde. Un principe d’équivalence générale prendra la forme de l’énergie et de l’argent qui seront en même temps une manière de limiter les turbulences fluxionnelles et de les déchaîner. Une nouvelle époque s’ouvre avec l’invention de l’informatique. Elle semble rassembler la nature, le corps et la technique par une « boîte noire », véritable machine universelle qui transforme les flux en données si rapidement divisées qu’elles deviennent insensibles. Un monde codé et variable voit le jour, il est en réseau et parcourt les individus en utilisant des protocoles. L’incident révèle la puissance tumultueuse des influx, des afflux et des reflux qui à tout moment peuvent s’arrêter selon un tempo définissant une esthétique des flux : au moment même où nous sentons, quelque chose se retire. Cette esthétique est à l’œuvre dans Capture, un groupe de rock fictif si productif que personne ne peut tout écouter. En accélérant les flux productifs de la société de consommation, Capture excède nos capacités et montre combien notre monde en réseau est aussi celui dans lequel la mémoire des anonymes est l’objet d’une capture automatique en vue de nourrir les machines. La machine solitaire qu’est Capture rejoint la fêlure de notre perception et ouvre la possibilité d’une indiscernabilité entre l’être humain et la machine. Pour sa part, Télofossiles adopte la lenteur des flux jusqu’à l’extinction probable de l’espèce humaine. Elle constitue une spéculation sur un champ de fouilles de notre contemporanéité. Que restera-t-il de ce que nous avons été ? La Terre deviendra le cercueil de nos déchets exhibant la dislocation qui est à l’œuvre dans toute technicité et qui, effondrant, l’ensemble du réseau de renvois instrumentaux montre que la contingence est déjà à l’œuvre. Les flux sont alors la source d’une critique de la métaphysique sur lesquels ne règnent nul principe supérieur ou extérieur. C’est une «autre» ontologie que l’Occident ne cessa de différer et dont le nom est peut être l’«ahumain». Il n’y a plus que les turbulences balayant une surface dont nous sommes absents. Les flux reconfigurent l’esthétique comme ce qui est posé sans nous sur une planète revenue à sa minéralité originaire. DÉBORDEMENTSIndéterminé 7 Pour tout et pour rien – Une tonalité affective – L’urgence Conjuration 10 « Bloquons tout ! » – Fluidité et régulation – L’enthousiasme conjuratoire Méthodes 14 Le commentaire et la justification – La coexistence théorico-pratique – Matérialisme numérique – Historialité symptômale LIVRE II. HISTOIRES : PHYSIS, SOMA, TEKHNÈHYDROLOGIE ET PHYSIS La fondation de la Cité 27 Mythologies – L’excès et le manque – Les limons du Nil (Dés)ordre 35 La mer antérieure – Des vagues aux cycles – Le clinamen et la boîte noire des choses – Mouvement, repos et vide du réseau L’oubli des flux 46 Une céleste répétition – La factualité exclue – Profondeurs de la physis et hauteurs de l’épistémè – L’ambivalence des possibles CORPUS EXISTENCIA La circulation des humeurs 56 L’indifférenciel – Les quatre éléments – Une circulation équilibrée La saignée 65 La pharmacologie – L’image incisée – Les techniques d’avilissement L’écoulement du Christ 75 L’exemplarité de la Passion – La subjectivité écoulée – L’image fluxionnelle ZOOTECHNIQUE La fonction vivante 85 La mathesis universalis – La géométrie vivante – « Comme si » L’animal métabolisé 96 Organes, organisme et corps – Digestion métab(i)ologique – L’artifice de l’observation La s(t)imulation 102 La découpe nerveuse – L’effet sans la cause – L’attention capturée L’ÉNERGIE DE TOUTES CHOSES L’industrialisation 110 La corvée – Les réseaux de l’espace-temps – La production affective des objets La monnaie d’échange 118 L’energeia – L’équivalence et la convertibilité – La dissipation et le vide (Dé)pression 128 La thermodynamique – Le psychique – Décentré II. LOGIQUE : LE MONDE DES MACHINESLA DOUBLE NUMÉRISATION O/I/O 144 Au-delà de la physis et de l’energeia – Feed-back – Le « comme si » de Turing Le traitement des données 171 La machine universelle – La formation des données – L’indécomposable discrétion « Hello world » 188 La biologie de synthèse – Technontologies – Ontoformation TRA(NS)DUCTION Le code spéculatif 200 La disparation du code – L’individuation comme méthode – L’individuation de la connaissance du code La tra(ns)duction 207 Le surcontinu – La transmission – La transformation Ce qui est, est hors sens 212 Le sens du bruit – La mise série des hétérogènes – Nécessité de la contingence VARIABLES, VARIATIONS ET VARIABILITÉ N+1 227 Le chiffre variable – La variation de la matière – La variabilité de la perception Le « change » technologique 234 La variance – L’(im)possible – Le change À-être : l’étant sans l’être 240 Plasticité – La différence ontologique – L’indifférencié ontique RÉSEAUX « Around the world » 248 Le réseau-monde – La dispersion des paquets – Proxy et blockchains Détournements 260 Protocole et standardisation – Virus, API et Mashup – Système d’exploitation La contingence des possibles 278 Tout est possible – La finance énergumène – La contingence factuelle LE TEMPO DES POSSIBLES Incidents 293 La gravité – Le réseau instrumental – Le monde Influx, afflux et reflux 310 L’ambiguïté apathique – La coupure – Le tempo Esthétique des flux 316 Au bord du monde – L’inadéquation transcendantale – La lagune LIVRE IIIII. ÉCONOMIE POLITIQUE : CAPTURE ET LA SURPRODUCTION NUMÉRIQUELE DÉSIR DES TUBES Mise à mort industrielle et survie culturelle 345 Le crime – Qui doit payer ? – Le productivisme Le réalisme (dé)génératif 348 La génération – Le réalisme sans la mimésis – La (dé)figuration La standardisation 353 L’objet et son modèle – Standard, norme et protocole – L’individuation numérique L’échéance 358 L’obsolescence programmée – La décorrélation – La reprise sans identité La capture libidinale 364 Technologies et phantasmes – Une secrète banalité – La trans-formation et la capture (IN)FINITUDE ET (IN)COMPLÉTUDE Jamais je ne pourrais tout voir 374 Théorie de la quantité – Ressentir l’insensible – L’infini qui (se) manque : la boucle de la finitude Autophagie 384 La montre vivante – Le flux machinique du désir – Résonances L’ennui comme fragment 394 Les intotalisables – Être laissé vide – La connexion décorrélative Accélérations 399 L’organisation de la pénurie – Résistance et domination – Une esthétique (dé)accélérationniste LA MÉMOIRE DES ANONYMES L’archive de cha(u)cun 413 Le vif et le mort – La capture des flots existentiels – Dehors de l’anonyme La capture comme redoublement de l’automatisation 423 L’autoarchivage – La conservation – L’œuvre de l’archive Le rêve des machines 430 L’autonomie comme double capture – Le monde humain dans la machine – Des mémoires rêvées SEULES LES MACHINES SONT SANS SOLITUDE La boucle seule 441 La pulsion des machines inutiles – Quantités intensives – La boucle vivante La schize transcendantale 447 La fêlure – L’esthétique transcendantale – Indétermination L’anthropotechnologie 453 La Singularité est un anthropocentrisme – La disparation – La prothèse comme supplément IV. ONTOLOGIE : TÉLOFOSSILES ET L’EXTINCTION DU MONDEL’EXTINCTION Une rencontre 464 Les ruines – La fin du monde – Après la finitude La Terre des objets 468 Spéculation – Description – De la destruction à la disparition Dislocation 481 La matière terrestre – Inutilisable – Ustensile et simulacre La matière retirée 485 Rien ne se perd, tout se transforme – La matière-écoulement LEITFOSSIL La fragilité transcendantale des fossiles 487 Empreintes et poussière – Leitfossil – L’archifossile Hasard et contingence 495 L’ontologie factuale – Hyperchaos – La mutabilité Les turbulences du néant 502 L’écriture des pierres – Le vide sans manque – Écoulement et symptôme AHUMAINS L’inhumain 510 Les deux inhumains – La lecture du cerveau – Le qui et le quoi La chair au-dehors 520 La désertion – L’horreur – L’im-monde Sans-nous 533 La planète – Les nuages hors-monde – Sans-nous « UN CONCEPT NON EXISTENTIEL DE LA FINITUDE » |