L’IA comme extension de la vie ? – MAIF Social Club, Paris, FR

Conférence Maif Social Club Mercredi 18 avril de 18h à 20h.
Equipe de recherche Art&Flux (ACTE)

“L’IA comme extension de la vie : Qu’en est-il de la prolongation de notre corps, de notre vie ? Transfert d’esprit ?” sous la direction de Yann Toma.

Etienne-Armand Amato, Jean-Christophe Arcos, Gregory Chatonsky, Yann Toma.

suivi d’un buffet pour prolonger les échanges.

Partenariat avec la Sorbonne Art Gallery (équipe de recherche Art&Flux – Institut ACTE). www.sorbonneartgallery.com

Remerciement Jérôme Dabadie, Agnès Effroy.
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Contrôler son exosquellette avec sa pensée, augmenter ses capacités cognitives et physiques, automatiser certaines fonctions vitales pour les rendre moins dépendantes des perturbations extérieures, participer soi-même à la transition écologique via des ressources bio-inspirées, accepter la présence d’un accompagnement intelligent à ses côtés pour la fin de vie : notre vie va être modifiée considérablement. L’intelligence et ses dimensions les plus profondes sont réenvisagées plus que jamais avec l’émergence de l’IA. Qu’elles soient cognitives, corporelles, émotionnelles ou algorithmiques, comment incorporer ces nouvelles capacités que nous octroie l’Intelligence Artificielle et évoluer consciemment vers de nouvelles dimensions maîtrisées, utiles et démystifiées ?

Si les IA d’aujourd’hui, et plus encore celles anticipées pour demain, occupent actuellement le devant de la scène médiatique ou fictionnelle. Resurgissent alors les débats inaugurés par la cybernétique au début des années 50, que mirent en récit la science-fiction et le cinéma : l’humain sera-t-il détrôné, comment faire face à d’étranges partenaires de vie quotidienne, les purs esprits logiciels vont-ils prendre corps de robots ? La prolongation de notre corps s’opérera-t-elle à notre avantage ou signera-t-elle la fin de notre indépendance physique et cérébrale ?

Pour répondre à ces questions Etienne Armand Amato traitera l’émergence d’un genre inédit d’altérité, en apparence purement technologique, qui lance un défi de taille à l’Humanité : celle de devenir responsable de ses productions magistrales. Partant d’un texte de Lyotard “Si l’on peut penser sans corps” qui est une réponse par anticipation à la Singularité de Kurzweil, Chatonsky et Arcos tenteront de déconstruire les récits contemporains de l’IA et les rapports de force qui s’y voilent. Jean-Christophe Arcos évoquera le rapport entre corps et intelligence, le corps comme signifiant du politique et traitera la question de l’émergence d’une intelligence disjonctive. Nous serons aussi introduits au cœur du travail de Gregory Chatonsky qui, à travers sa pratique des transformations d’images normales en oeuvres paréidoliques, évoquera la réalité du Deap Dream, un réseau de neurones entraîné à reconnaître des formes à partir de millions d’images (illustration ci-jointe). Enfin Yann Toma, initiateur de cette conférence, traitera la question du transfert d’esprit et celle de la réflexion éthique que cette mutation pourrait entraîner vis-à-vis des enjeux sociaux qui se posent pour la population mondiale et le processus de transition écologique, notamment avec l’apparition de méthodes comme celle de l’analyse prédictive.

Etienne Armand Amato est Enseignant-chercheur, auteur et conseiller, laboratoire DICEN-IDF, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à UPEM : Université Paris Est Marne-la-Vallée – Institut Francilien d’Ingénierie des Services – Institut Universitaire Technologique de Meaux – Laboratoire DICEN-IDF basé au CNAM : Dispositif d’Information et de la Communication à l’Ère Numérique – Conseiller technique aux affaires numériques de l’IHEST : Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie (Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,ministère de l’Éducation nationale) – Co-fondateur de l’Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines (OMNSH)] & membre historique de l’équipe de recherche CITU (Cybermédia, Interactions, Transdisciplinarité et Ubiquité) du laboratoire Paragraphe, Université Paris 8.

Jean-Christophe Arcos est critique d’art et commissaire d’exposition indépendant. Chargé du programme artistique et curatorial pour la Ville de Paris (11e) jusqu’en 2014, il a parallèlement lancé le Cinéma de la Nouvelle Lune (Cité Internationale des Arts) et été commissaire invité de la Biennale de Belleville, de DoDisturb au Palais de Tokyo et de Jeune Création. Il contribue régulièrement à des revues (Point Contemporain, Manuel, Dorade…) et des catalogues d’exposition qu’il a ou non curatées (Anna Raczynska à Lille/Wroclaw, Simon Pfeffel à Berlin, Laurent Lacotte à Paris, Claire Dantzer à Marseille…), et a pris part aux programmes de recherche et de résidences de Documents d’artistes et du FRAC Nord Pas de Calais pour Public Pool ( CEA/Commissaires d’exposition associés) ou de l’Institut Français Berlin. Sa recherche porte sur la jonction entre histoire de l’art et histoire des idées, qu’elles soient philosophiques ou historiques, et des croyances qu’elles génèrent. Explorant les contextes et leurs contraintes, en particulier les tensions entre le cadre de l’exposition et les objets/sujets qui s’y déplient ou s’y assujettissent, il se penche actuellement sur la relation entre artiste et commissaire, notamment au travers des enjeux de pouvoir. Né à Marseille en 1977, il vit et travaille à Paris.

Pour Grégory Chatonsky, les technologies, et en particulier Internet, constituent une source importante de réflexion. Mettre en forme les paradoxes du réseau et les décalages entre ses dimensions technologiques et existentielles pourrait résumer une recherche qui se déploie sur plusieurs médiums : installation, vidéo, photographie, écriture, dessin et sculpture. Grégory Chatonsky a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives en France, au Canada et à l’étranger dont Imprimer le monde en 2017, au Centre Pompidou, Capture : Submersion en 2016, à Arts Santa Mònica Barcelone, Walkers: hollywood afterlives in art en 2015, Museum of the Moving Image de New York, Telofossils en 2013, au Musée d’art contemporain de Taipei, Erreur d’impression en 2012, au Jeu de Paume. Il a fondé en 1994 Incident.net, l’un des premiers collectifs de netart. Il a été enseignant au Fresnoy (2004-2005), à l’UQAM (2007-2014) et est artiste-chercheur à l’École Normale Supérieure de Paris. http://chatonsky.net/

Yann Toma est artiste-théoricien, professeur des universités en Arts plastiques à Paris 1 Panthéon Sorbonne, membre de l’Institut ACTE (CNRS – Paris 1) où il dirige l’équipe Art&Flux (Art, diplomatie e innovation). Il est président de Sorbonne Développement Durable. Il a créé et dirige le « Master in Arts and Vision » (MAVI) de l’Université Paris 1 Pan­théon-Sorbonne. Son travail croise la question de l’énergie et des réseaux, tout autant que celle de l’éthique, du bien commun et du développement durable. (Dynamo-Fukushima, Grand Palais, septembre 2011 et Human Energy, Tour Eiffel, décembre 2015). Yann Toma est auditeur de l’IHEST (Institut des Hautes Études en Sciences et Technologies – Ministère de la Recherche). www.ouest-lumiere.o