Des extractions fugaces

Dans le contexte contemporain des flux post-médias où c’est plus la structure de transmission et la qualification des médias que les données elles-mêmes qui importent, extraire des flux semble une pratique esthétique importante parce que se reposant sur la structure relationnelle et directionnelle du couple terminal-serveur qui constitue le réseau.

Les API tout aussi bien que les hacks deviennent un marché (les éditions O’Reilly par exemple) dont l’objectif est de signaler une ouverture à l’extérieur, une liberté de détourner, de s’approprier, d’utiliser. Cette utilisation détournante est une des modalités de l’instrumentalité, elle est une nouvelle forme de fonctionnalité. En modifiant les finalités de l’usage, on ne change pas pour autant le fait qu’il y a usage, et c’est bien dans cette logique que la relation aux technologies continue à s’effectuer.

Sa signification réside dans le flux dont on code, encode, décode un fragment en réalisant une extraction. Cette dernière suppose un parcours langagier: extraire du langage, segmenter et traiter celui-ci à travers une matrice qui va proposer une expression (esthétique) de ce langage qui ne ressemble pas au langage d’origine.

Il faudrait réfléchir à la fragilité de tels dispositifs qui sont entièrement dépendants du langage d’origine. Un peu comme des barrages s’écroulant au moindre changement de la rivière. On s’interrogera donc sur la relation de causalité entre le barrage et la rivière. Il suffit en effet que la source langagière d’origine change pour que tout le traitement langagier devienne inopérant en son ensemble. En utilisant, par exemple, Flickr dans un site on se rend dépendant du langage de Flickr qui pourra évoluer au cours du temps. Ceci implique donc une instabilité et une dépendance de ces hacks, ou la nécessité d’une mise à jour constante (ce qui semble bien difficile). A partir de cette situation, on doit reconnaître à ces travaux qui sont des extractions du flux un statut temporaire, fugitif, un peu comme la performance ou le land art, ces pratiques contemporaines qui sont des événements et qui donnent lieu à une documentation (photos, textes, enregistrements d’autres sortes) et à un statut indirect de l’expérience esthétique.

http://amaztype.tha.jp/

http://artport.whitney.org/commissions/thedumpster/dumpster.shtml

http://incident.net/works/frags/net.html

http://incident.net/works/googlehouse/

http://incident.net/works/revolution_new_york/

http://incubator.quasimondo.com/flash/islands_of_consciousness.php

http://mappr.com/

http://vgmap.eyebeamresearch.org/

http://www.airtightinteractive.com/projects/flickr_postcard_browser/app/

http://www.coverpop.com/index.php

http://www.coverpop.com/index.php

http://www.infosthetics.com/

http://www.marumushi.com/apps/flickrgraph/

http://www.pacemacgill.com/

http://www.searchscapes.net/