Le customérisme ou la production en flux

La production industrielle supposait plusieurs coupures du flux dont la plus importante était celle entre la production et la consommation. Cette suspension du flux a produit deux des structures idéologiques les plus puissantes du XXème siècle en organisant le désir et l’imagination des gens par une anticipation des objets à consommer et en découpant dans un espace déterminé, l’usine, le corps du travailleur selon sa fonctionnalité (division du travail fordisme). Le customérisme peuple les singularités en faisant du consommateur un des participants à la production. Ceci ne veut pas dire qu’il n’y a pas en cela des coupures et des décodages de flux mais que ceux-ci sont plus disséminés parce qu’il y a pas le grand écart production-consommation, les destinataires sont en effet des opérateurs industriels. Du fait de cette multiplication des phases de décodage il y a aussi une multiplication des points d’entrée et de sortie et donc de la métastabilité, donc de l’ouverture, du système. Il faudra analyser finement les modalités du customérisme pour tenter de préciser le statut libidinal de cette nouvelle forme d’industrialisation.

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