Automation des machines

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Lorsque nous abordons l’autonomie machinique, il faut commencer par se débarrasser de la mise en scène dramatique qu’on lui applique habituellement : en s’autonomisant, les machines se retourneraient contre l’être humain. Ce pouvoir dialectique et conflictuel est fondé sur l’idée qu’originairement les machines sont au service de l’être humain et lui sont donc soumis. Cette instrumentalité est rendue ontologique dans la modernité par la distinction entre human et ahumain qui recoupe celle entre intentionnalité et matérialité, liberté et servitude.

La naturalisation des relations humain-machine est contestable parce qu’elle suppose que l’humain est la cause première et unique de la technique. Non seulement, on peut penser cette causalité comme multi-factorielle, mais on peut aussi contester jusqu’à l’idée d’une causalité constituée par des causes et des effets. En effet, si les machines et les êtres humains sont co-constitués et s’inventent l’un l’autre, il n’y a plus aucune raison de retenir cette soumission ou cette prise de pouvoir de la technique. De plus, il y a tout lieu de mettre en question la distinction ontologique entre humain et ahumain, parce qu’elle est originairement seulement logique et langagière.

À partir du moment où nous avons délaissés cette dialectique, il nous est possible de penser les relations entre l’automation, l’automobilité et l’autoimmunité des machines.