La tentative

On a acheté des filets. On les suspend au plafond. On tente de créer des tensions et des retombées. On alterne le vide et le plein. On observe la superposition des formes et on voit le wireframe dans un matériau qui n’est pas numérique.

On pose des écrans démontés, quelques fils, des blocs d’alimentation, un rpi. On cherche la forme, non pas isolée, mais circulant vers d’autres formes, vers d’autres torsions du filet, ces mutations. On travaille la vision, en haut, en bas. On cherche la dissymétrie pour que le regard ne cesse jamais de parcourir la surface. On attend. On laisse le regard s’adapter à cette nouveauté. On voit le potentiel puis on se reprend.

Ce ne sera pas pour ce projet. Trop compact. Surtout on perçoit une autre esthétique, comme un projet parallèle au projet principal doté d’une esthétique hétérogène. On admet les variations, mais on souhaite rester dans le même univers, on travaille la cohérence fut-ce de façon imaginaire. Pourtant on aime bien cette exposition suspendue, le regard qui dévie, le spectateur qui parcourt l’espace le regard désorienté. On imagine que rien ne sera au sol ni aux murs, il faudra regarder le plafond comme pour se détourner de soi-même. On décide que ce ne sera pas pour cette fois-ci, par pour ce projet-là. On réserve la possibilité pour plus tard, car on doit ménager du vide, des absences, des déliés. On préserve ce présent comme un avenir. On aimerait tant.