Challenging the Selfie: Perfect Skin by Chatonsky – Claire Larsonneur

In the series Perfect Skin launched in 2015, Gregory Chatonsky, a French Canadian artist, ran an AI
programme on the more than 5000 Tumblr and Instagram selfies posted by Kim Kardashian, to
create distorted and serial representations of the celebrity which were then reproduced through
a series of media: photo, video, textiles, ceramics, VR. Chatonsky challenges the genre of the
selfie on several accounts. He highlights issues such as scale and exposure within the infoglut.
Using algorithms also enables him to trigger cognitive and artistic shifts: from the visual arts to
mathematics, from representation to data, from creative control to chance, from recognition to
perceptual aporia, from social media to the gallery. These distorted and serialised images,
“organes sans corps” to take up Deleuze’s famous concept, may pertain to a regime of meaning
based on affect, as defined by Brian Massoumi, rather than on mimesis.


Dans la série Perfect Skin lancée en 2015, l’artiste franco-canadien Gregory Chatonsky a utilisé un
algorithme d’intelligence artificielle sur un ensemble de plus de 5000 selfies postés par Kim
Kardashian sur Tumblr, pour créer une série d’images déformées de la célébrité qui ont ensuite
été reproduites sur différent supports : photo, vidéo, textiles, céramique, réalité virtuelle.
Chatonsky remet en question le genre du selfie à plusieurs égards. Il pose la question de l’échelle
des images et de leur exposition médiatique en ligne. L’utilisation d’algorithmes lui permet
également d’opérer plusieurs renversements cognitifs et artistiques : des arts visuels aux
mathématiques, de la représentation aux données, du contrôle créatif au hasard, de la
reconnaissance à l’aporie perceptive, de l’espace des réseaux sociaux à celui de la galerie. Ces
images déformées et sérialisées, “organes sans corps” pour reprendre le célèbre concept de
Deleuze, pourraient relever d’un régime de sens basé sur l’affect, tel que défini par Brian
Massoumi, plutôt que de la mimésis.

https://journals.openedition.org/interfaces/3227