Outland – Carré Baudoin, Paris
4 – 27 avril 2024
Vernissage le 4 avril à 18h
Carré de Baudouin
121 rue de Ménilmontant, 75020 Paris
Jean-Jacques Balzac / Émilie Brout et Maxime Marion / Grégory Chatonsky / Frédéric Deslias / Léo Fourdrinier / Sabrina Ratté / François Ronsiaux / Emmanuel Van der Auwera
Commissariat François Ronsiaux
Outland, territoire autre, du dehors, imaginaire. Comme une allégorie de nos villes autonomes, où l’intérieur est la réalité, et l’extérieur imaginé ou du moins vécu comme un passage, une transition, un espace que l’on traverse et ou on ne s’arrête pas.
De nos villes interconnectées ou chacun navigue avec son moi numérique en demande perpétuelle d’endorphine. Leurs slogans publicitaires intrusifs générés par IA, leur nature domestiquée, décontextualisée et dénuée de vie. L’homme urbanisé a perdu le lien au vivant et à son interdépendance comme principe existentiel.
Ces espaces de vie urbains en expansion permanente, tentaculaires, avalent inexorablement ce qui pouvait encore paraitre comme espaces vitaux, naturels, pour les transformer en espaces pratiques adaptés à l’activité humaine, interconnectés par les ondes, les câbles, et les satellites dédiés à la nouvelle société de service numérisée.
Dans cette nouvelle organisation de vie standardisée, l’omniprésence de l’univers parallèle numérique comme strate d’une nouvelle réalité peut-il supplanter dans l’imaginaire collectif la perception de ces territoires du dehors ?
Ces territoires qui sont autres qu’urbains, et mis au service des mégapoles devenues le nouvel espace vital ?
La déconstruction du souvenir d’une réalité tangible pourrait alors donner lieu, comme le ferait une intelligence artificielle, à une recomposition élémentaire à partir d’artefacts civilisationnels.
Recomposer en quelque sorte un espace vivant extrapolé qui répond à de nouvelles métalogiques, où l’IA, le métavers embrasseraient nos nouveaux environnements pour créer une nouvelle réalité.
En domestiquant la nature, l’énergie, en recomposant nos croyances et redessinant ces territoires de traverse, les artistes d’Outland matérialisent cette utopie concrète de pluri monde.
Ils révèlent aussi le besoin intrinsèque de l’humain, ayant coupé le lien ombilical qui le liait à son espace vital, à se dédouaner d’une certaine réalité physiologique et formelle, pour se rapprocher encore et toujours du créateur.