Les photographes de l’écran
Sans doute faudrait-il imaginer un nouveau terme pour désigner ces photographes sans objectif mais utilisant des logiciels de capture d’écran, de téléchargement d’images à distance. Ils photographient en enregistrant sur leurs disques durs des images glânées sur Internet (la pratique la plus courante étant de prendre comme source Google Maps), récupérées dans un jeu vidéo. Ils effectuent une coupure dans le flux et appliquent le précepte de Lev Manovich voulant que les artistes ne créent plus seulement des images mais les choisissent dans le stock déjà disponible. Il faudrait développer là, travail de longue haleine, une catégorisation subtile de ces pratiques d’une part en distinguant la manière de récupérer ces images, de les traiter ensuite et de les présenter au public. Les photographes de l’écran inventent de nouvelles alchimies pour amener au regard ce qui est déjà sous nos yeux. L’écran devient un monde que l’on peut parcourir, mémoriser, couper, représenter. C’est par cette action seconde qu’il devient au sens fort une fenêtre, se redoublant non par le monde mais par sa propre surface, par sa superficialité. Il n’y a plus à chercher le code derrière telle une Forme Idéale, il faut rester aux pixels.
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