Une époque

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On sent le vent tourner comme si un époque de l’art se terminait. Sa fin sera sans doute interminable, elle semblera régner plus fortement encore, mais elle sera déjà close pour les vents lointains.

L’humour est devenu une manière d’occulter ses émotions et les références à ses aînés un simple académisme. La culture populaire est une manière de s’adresser à des riches incultes. Le médiocre, une façon ne pas pas avoir l’air d’y toucher. L’art ne cesse de répéter la faille entre la modernité et la contemporanéité. Ce qui semble le plus caractériser les artistes de notre époque est l’incapacité à imaginer, à faire le monde, fut-ce en fragment.

La période qui s’ouvre n’est pas même une période. Aux yeux de certains, elle apparaîtra comme un retour en arrière, la réactualisation de la modernité, d’une partie du classicisme et du réalisme sans doute. Ils se tromperont bien sûr. Ce n’est pas cela qui sera en jeu, mais le retour d’une exigence (qui ne nous avait jamais quitté, dans le contemporain même, qui s’était juste épuisé à force de répétitions) absolue des formes. Un sens et une contingence de l’histoire qui ne sont pas contenus dans le futur, mais qui ouvrent à un avenir incalculable.