Decolonizing AI – Seoul, Korea

Face aux défis de la décolonisation de l’IA, je propose d’explorer l’intelligence artificielle comme outil de décentrement et d’ouverture à l’altérité. Je développe trois stratégies artistiques complémentaires.

D’abord, l’exploitation de l’espace latent pour créer des métamorphoses continues qui dissolvent les frontières. Dans Completion I (Séoul), 14 millions d’images se transforment entre règnes minéral, végétal, animal et technique. Completion II (Arabie Saoudite) fusionne sculptures pré-islamiques fragmentaires et statuaire occidentale, créant un art hybride imprimé dans le sable.

Ensuite, la contrefactualité comme réalisme des possibles. La ville qui n’existait pas (Le Havre) génère une ville reconnaissable mais inexistante, ouvrant la voie aux archives manquantes des minorités et histoires effacées.

Enfin, la déconstruction de l’identité fixe. La quatrième mémoire me multiplie dans toutes les vies non vécues, défaisant les catégories de domination.

En utilisant des IA open source et locales plutôt que des plateformes commerciales, je réduis drastiquement la consommation énergétique et contrôle les biais. Mais je termine sur une question troublante : ne suis-je pas en train de reproduire, malgré moi, le geste d’appropriation que je combat ? Cette tension reste irrésolue, horizon d’un voyage vers une Terre commune.